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Evolution opposée des parties osseuses et molles de l’ostéoméningiome associé à la progestérone après l’arrêt de la prise de progestérone

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Evolution opposée des parties osseuses et molles de l’ostéoméningiome associé à la progestérone après l’arrêt de la prise de progestérone

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36883659/

(traduction faite par l’association, pour la bonne compréhension par toutes)

 Simona M. Florea, MD,1 Thibault Passeri, MD,1 Rosaria Abbritti, MD,1 Anne L. Bernat, MD,1, Sylvie Fontanel, MD,2 Isabelle Yoldjian, MD,3 Thomas Funck-Brentano, MD, PhD,4 Alain Weill, MD,5, Emmanuel Mandonnet, MD, PhD,1 and Sébastien Froelich, MD1

Départements de 1 neurochirurgie et 4 rhumatologie, Hôpital Lariboisière, AP-HP, Université de Paris ; 2 Agence régionale de santé Grand Est, Nancy ; 3 Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Saint-Denis ; et 5 Groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE, Saint-Denis, France.

ACP : acétate de cyprotérone

OBJECTIF De nombreuses études ont confirmé l’existence d’un lien étroit entre les progestatifs et les méningiomes, ainsi que la régression et/ou la stabilisation des méningiomes après l’arrêt du traitement. Les ostéoméningiomes représentent un petit sous-groupe de méningiomes qui semblent être plus fréquents parmi les méningiomes liés aux progestatifs. Cependant, la spécificité du comportement de ce sous-groupe de méningiomes après l’arrêt du progestatif n’a pas encore été évaluée.

MÉTHODES Trente-six patients (âge moyen 49,5 ans) présentant au moins un ostéoméningiome lié à un progestatif (48 tumeurs au total) ont été identifiés à partir d’une base de données prospective de patients qui avaient été adressés à notre service pour un méningiome et dont l’utilisation d’acétate de cyprotérone, d’acétate de nomégestrol et/ou d’acétate de chlormadinone avait été documentée. Le traitement hormonal a été arrêté au moment du diagnostic pour tous les patients, et l’évolution clinique et radiologique de ce sous-groupe de tumeurs a été évaluée.

RÉSULTATS Pour la moitié des 36 patients, le traitement a été prescrit pour des signes d’hyperandrogénie, tels que l’hirsutisme, l’alopécie ou l’acné. La plupart des lésions étaient sphéno-orbitaires (35,4 %) ou frontales (31,2 %). Bien que la partie tissulaire du méningiome ait diminué dans 77,1 % des cas, la partie osseuse a présenté un comportement discordant avec 81,3 % de progression du volume. La combinaison d’œstrogènes, ainsi que la durée prolongée du traitement progestatif, semblent augmenter le risque de progression de la partie osseuse après l’arrêt du traitement (p = 0,02 et p = 0,028, respectivement). Aucune patiente n’a nécessité de traitement chirurgical au moment du diagnostic ou au cours de l’étude.

CONCLUSIONS Ces résultats montrent que si la partie intracrânienne molle de l’ostéoméningiome lié à la progestérone est la plus susceptible de régresser après l’arrêt du traitement, la partie osseuse est plus susceptible d’augmenter de volume. Ces résultats suggèrent la nécessité d’un suivi attentif de ces patients, en particulier ceux dont les tumeurs sont situées à proximité de l’appareil optique.

MOTS-CLÉS ostéoméningiome ; progestatif ; acétate de cyprotérone ; acétate de nomégestrol ; acétate de chlormadinone ; méningiome intra-osseux primaire ; oncologie ; tumeur

 

Les méningiomes sont des tumeurs bénignes du SNC qui représentent environ 39 % des tumeurs cérébrales primaires dans la population adulte.1 Au fil du temps, la relation entre les méningiomes et les hormones sexuelles a été bien établie et les arguments en faveur d’une telle association sont nombreux : prédominance féminine avec un ratio femme/homme de 2,3:1,1 accélération de la croissance pendant la grossesse et tendance au rétrécissement après l’accouchement, association signalée entre le carcinome mammaire et le méningiome,2-5 origine des méningiomes à partir des cellules arachnoïdiennes, qui expriment naturellement les récepteurs de la progestérone, ainsi que niveaux élevés d’expression des récepteurs de la progestérone et des androgènes dans les méningiomes.6,7 Des agents antiprogestérone tels que la mifépristone ont également été utilisés sur des méningiomes non résécables, avec un effet plutôt limité.8,9 Cependant, les mécanismes sous-jacents expliquant les relations entre les hormones sexuelles et les méningiomes sont encore mal compris.

Les ostéoméningiomes ou méningiomes intra-osseux représentent un petit sous-ensemble de méningiomes, soit environ 1 à 2 % des méningiomes.10,11 Les ostéoméningiomes sont soit des tumeurs calvariales (principalement frontales ou pariétales), soit des tumeurs de la base du crâne (principalement dans l’os sphénoïde) et se présentent le plus souvent de manière indolore ; les lésions sphénoïdales sont situées à l’origine du nerf crânien et entraînent généralement des déficits visuels.

Les progestatifs sont des hormones synthétiques qui agissent de manière similaire à l’hormone endogène progestérone, avec des effets spécifiques basés sur des variations structurelles, et sont utilisés dans diverses situations gynécologiques telles que l’aménorrhée, les saignements utérins anormaux, la contraception ou le traitement hormonal substitutif chez les femmes ménopausées ; certains progestatifs ont un effet antiandrogène significatif et peuvent également être prescrits pour la suppression hormonale chez les transgenres ou chez les femmes présentant des signes cliniques d’hyperandrogénisme.12

En 2008, Froelich et al. ont suggéré pour la première fois une association entre l’acétate de cyprotérone (ACP) et le méningiome, avec une stabilisation ou une régression de la tumeur après l’arrêt du ACP.13 Depuis lors, de nombreuses études ont confirmé la régression et/ou la stabilisation des méningiomes après l’arrêt du traitement.14-17 Une étude de cohorte récente basée sur une large série de patientes issues de la base de données nationale française SNDS (Système National des Données de Santé) a prouvé cette association entre le ACP et le méningiome avec un fort effet dose.18 D’autres progestatifs exogènes tels que l’acétate de nomégestrol (NOMAC) ou l’acétate de chlormadinone (CMA) semblent avoir des effets similaires sur les méningiomes.19-21

Le but de cette étude était d’évaluer les comportements spécifiques des ostéoméningiomes liés aux progestatifs après l’arrêt du traitement. Cette étude a analysé l’évolution clinique et radiologique de 36 patientes présentant au moins un ostéoméningiome après l’arrêt des progestatifs.

 

Méthodes

Approbation éthique

Cette étude a été approuvée par le comité d’éthique local de l’hôpital Lariboisière, Paris, France.

 

Critères d’inclusion et d’exclusion

Les patientes ayant présenté au moins un ostéoméningiome avec un traitement progestatif concomitant entre avril 2010 et décembre 2020 ont été identifiées rétrospectivement à partir d’une base de données prospective de 249 patientes adressées à notre service de neurochirurgie pour un méningiome avec utilisation documentée de ACP, NOMAC et/ou CMA au moment du diagnostic. Les critères d’inclusion suivants ont été pris en compte : bilan d’imagerie au moment du diagnostic avant l’arrêt du traitement, comprenant au moins des séquences de gadolinium pondérées en 3D T1 ; et au moins un examen IRM du cerveau, comprenant des séquences de gadolinium pondérées en 3D T1 après l’arrêt du traitement. Les patientes ayant des antécédents de radiothérapie ou de neurofibromatose de type 2 n’ont pas été prises en compte dans l’analyse, car l’étiologie tumorale n’est pas entièrement associée à la prise de progestatifs.

Pour tous les patients, le traitement hormonal a été interrompu au moment du diagnostic. Un suivi clinique et radiologique avec des examens IRM en série a été proposé à chaque patiente, la moyenne (intervalle) entre le diagnostic et le premier examen clinique avec IRM étant de 3,8 (1-6) mois. La période de suivi après l’arrêt du traitement allait de 5 à 104 mois (suivi moyen de 23 mois).

 

Mesures

Le volume tumoral a été mesuré par IRM au moment du diagnostic et lors de la dernière évaluation de suivi. Le logiciel PACS Viewer (Carestream version 12.1.6.0116, Carestream Health Inc.) a été utilisé pour tracer manuellement les contours de chaque méningiome, tranche par tranche, sur des séquences axiales 3D au gadolinium pondérées en T1. L’outil de répulsion a été utilisé pour optimiser le contour et sélectionner la région d’intérêt. Le volume a ensuite été calculé automatiquement à l’aide de la fonction de segmentation. Les mesures ont été obtenues par deux neurochirurgiens certifiés, et la valeur considérée pour l’analyse statistique était la moyenne des deux mesures. Un changement de volume d’au moins 10 % a été considéré comme significatif.

 

Méthodes statistiques

La gestion et l’analyse des données ont été évaluées avec IBM SPSS Statistics version 23 (IBM Corp.). Le test exact de Fisher ou le test du chi carré et le coefficient de corrélation de Fisher ont été utilisés pour comparer les données. Dans cette étude, p < 0,05 a été considéré comme significatif.

 

Résultats

Les participants

Au total, 44 patients ont été identifiés avec au moins un ostéoméningiome et l’utilisation concomitante de ACP, NOMAC ou CMA, dont 36 répondaient aux critères d’inclusion. Un patient a été exclu en raison d’un besoin urgent de décompression chirurgicale d’un méningiome sphéno-orbitaire avec déficience visuelle, tandis que 7 patients ont été exclus en raison de données d’imagerie incomplètes. Enfin, un total de 36 patientes atteintes de 48 ostéoméningiomes ont été incluses dans cette étude.

 

Caractéristiques de base

L’âge moyen (fourchette) au moment de l’IRM diagnostique était de 49,5 (33-71) ans. Vingt-quatre patientes prenaient du ACP, 5 patientes du NOMAC et 4 patientes de l’AMC ; pour 3 patientes, le traitement a été initié avec du NOMAC et a finalement été remplacé par du ACP (2 patientes) ou de l’AMC (1 patiente). La durée moyenne du traitement progestatif était de 17,6 (6-33) ans. Pour la moitié de ces patientes, le traitement a été prescrit pour des signes d’hyperandrogénie, tels que l’hirsutisme, l’alopécie ou l’acné. Neuf patientes (25 %) prenaient également un dérivé œstrogénique en association avec des progestatifs. Les caractéristiques cliniques de notre groupe d’étude et les indications de traitement sont présentées dans le tableau 1.

La plupart des patientes (19 [52,8 %]) ont été diagnostiquées lors de l’examen IRM de dépistage recommandé après un traitement progestatif prolongé et étaient asymptomatiques au moment du diagnostic. Les 17 patientes symptomatiques présentaient le plus souvent des céphalées (6 patientes) ou des signes locaux tels qu’une exophtalmie ou une masse osseuse du crâne (7 patientes).

 

Évolution clinique après l’arrêt du traitement

Après l’arrêt du traitement, aucun des patients asymptomatiques n’est devenu symptomatique. Parmi les 17 patientes symptomatiques, 10 se sont améliorées, 5 sont restées stables et 2 se sont aggravées. Les deux patientes dont l’état s’est aggravé présentaient des signes cliniques locaux et avaient été traitées avec un dérivé œstrogénique associé. Le premier patient a été diagnostiqué avec un méningiome sphéno-orbitaire présentant une discrète exophtalmie, qui a légèrement augmenté au cours des 12 mois de suivi, sans aucun signe visuel associé. Le second patient présentait une masse osseuse crânienne qui a augmenté au cours des 41 mois de surveillance, sans effet de masse associé sur le cerveau car elle s’est développée principalement au niveau extracrânien. Aucun patient n’a eu besoin d’une intervention chirurgicale ou d’une irradiation au cours du suivi.

Tableau 1 : Caractéristiques cliniques des patients

Voir lien

 

Caractéristiques du méningiome

Douze patients (33,3 %) avaient une seule tumeur, tandis que les 24 autres patients (66,7 %) présentaient des méningiomes multiples, y compris un ou plusieurs ostéoméningiomes associés à des tumeurs multiples sans composante osseuse.

Vingt-sept ostéoméningiomes étaient situés sur la convexité (56,25%), et les 21 tumeurs restantes étaient situées sur la base du crâne (1 tumeur de la fosse crânienne antérieure et 20 tumeurs de la fosse crânienne moyenne, qui étaient principalement sphéno-orbitaires). Vingt-sept méningiomes osseux (56,25 %) étaient situés dans des zones d’intersection de 3 os crâniens ou plus, comme c’était le cas pour les méningiomes sphéno-orbitaires (17 lésions), les méningiomes ptérionaux (3 lésions) et les méningiomes localisés au niveau de l’astérion (7 lésions). Un méningiome était situé sur la suture coronale, tandis que les 20 autres méningiomes étaient situés sur un seul os et la plupart (15 méningiomes [31,25 %]) étaient frontaux (tableau 2).

L’image 1 montre un exemple de méningiome osseux au moment du diagnostic et son évolution après l’arrêt des hormones.

 

Étude volumétrique

L’analyse volumétrique de la composante tissulaire des ostéoméningiomes a montré un comportement similaire à celui décrit dans les rapports précédents, la majorité présentant une diminution significative du volume (37 méningiomes [77,1 %]) ou une stabilité (8 [16,7 %]) au cours du suivi. Seuls 3 méningiomes ont augmenté de volume (6,2%), et la progression a également été objectivée pour la composante osseuse de ces 3 lésions.

Cependant, la partie osseuse des méningiomes a montré une évolution plutôt discordante par rapport à la partie tissulaire, avec seulement 1 tumeur montrant une réduction de volume, 8 lésions restant stables (16,6%), et 39 méningiomes (81,25%) montrant une augmentation significative du volume de la composante osseuse. Parmi les 39 méningiomes présentant une progression osseuse nette, 7 ont été considérés comme stables pour la partie tissulaire, tandis que 32 (66,66% de tous les méningiomes étudiés) ont montré une diminution significative du volume indiquant une évolution volumétrique opposée. Les données volumétriques sont détaillées dans le tableau 2 et représentées graphiquement dans l’image 2. L’évaluation du volume total des lésions, incluant les parties tissulaires et osseuses, a montré 27 ostéoméningiomes évolutifs, 13 tumeurs stables et 8 tumeurs ayant diminué de taille au cours du suivi. Aucune différence significative en termes d’évolution tumorale n’a été observée entre les différentes localisations.

Des oestrogènes ont été prescrits en association avec des progestatifs chez 9 patientes (15 méningiomes). En analysant l’évolution du volume tumoral chez ces patientes, nous avons observé un taux de progression de la partie osseuse de la tumeur plus élevé que dans le groupe progestatif seul, avec un risque relatif de 1,94 (p = 0,02). Même si ces patientes semblent également avoir une évolution clinique moins favorable car les 2 seules patientes dont l’état s’est aggravé ont été traitées par l’association hormonale progestatif-œstrogène, les résultats ne sont pas statistiquement significatifs (p = 0,2). Aucune différence n’a été observée entre les deux groupes pour la composante tissulaire.

La durée du traitement hormonal a été associée à un risque relatif de progression osseuse de 1,6 chez les femmes prenant des progestatifs depuis au moins 10 ans (p = 0,028). Aucune différence statistique significative n’a été observée dans la progression tumorale entre les patientes qui prenaient des progestatifs pour des signes liés à l’hyperandrogénie et celles traitées pour une maladie gynécologique (p = 0,7).

Tableau 2 : Localisation de la tumeur et évolution volumétrique

Voir lien

 

Discussion

L’influence des hormones sexuelles sur l’évolution des méningiomes est un phénomène bien établi, diverses études montrant une évolution clinique et radiologique favorable chez les patients ayant utilisé des progestatifs à long terme après l’arrêt du traitement.14,20-23 Une première série de cas par Froelich et al. a suggéré un lien entre la prise de ACP et l’apparition de méningiomes multiples.13 En outre, cette étude fondamentale a rapporté la stabilisation ou même la régression des tumeurs après l’arrêt du traitement par ACP. De nombreux rapports de cas et de petites séries de patients ont été publiés depuis, renforçant la présomption initiale.14,16,17,19-28 Récemment, Voormolen et al.29 ont rapporté les résultats de la plus grande cohorte de méningiomes liés à l’utilisation de ACP, dans laquelle 72 % des méningiomes ont régressé après l’interruption du ACP et 20 % des tumeurs sont restées stables. Une vaste étude de cohorte basée sur la base de données nationale française, récemment publiée par Weill et al.18 , a prouvé l’association forte et dose-dépendante entre l’APC et les méningiomes nécessitant un traitement chez les femmes. En ce qui concerne la localisation des méningiomes liés à la progestérone, plusieurs études ont montré une nette prédisposition pour la base antérieure et moyenne du crâne,13,14,18,29,30 comme c’était le cas pour les patientes incluses dans notre analyse.

Des études moléculaires récentes sur les méningiomes liés à la progestérone ont révélé que certains gènes mutés sont plus fréquents dans ce sous-ensemble de méningiomes et que le profil génétique des méningiomes varie en fonction de la localisation. 31 En outre, Peyre et al. ont démontré que les facteurs hormonaux peuvent avoir la capacité de produire des changements dans les schémas mutationnels des méningiomes associés aux hormones, ce qui pourrait expliquer à la fois l’évolution de ces tumeurs en fonction de la prise d’hormones sexuelles exogènes et leur évolution variable après l’arrêt du traitement.30

Les ostéoméningiomes ne représentent qu’un faible pourcentage des méningiomes,10,11 l’hyperostose associée étant liée à l’invasion de l’os par les cellules tumorales.11,32 Ainsi, pour obtenir une résection de grade I de Simpson, le traitement chirurgical doit enlever à la fois les composants tissulaires et osseux, ce qui est parfois difficile, en particulier pour les méningiomes sphéno-orbitaires et les grandes lésions calvariales qui nécessitent des reconstructions crâniennes étendues.

Les particularités des méningiomes sphéno-orbitaires, qui sont les plus fréquents des ostéoméningiomes de la base du crâne, ont été discutées par Apra et al. dans un article récent33 qui a montré des associations entre le sexe féminin, l’utilisation d’analogues de la progestérone et l’expression des récepteurs de la progestérone chez les patients atteints de ce sous-type d’ostéoméningiome. L’étude étant basée sur des méningiomes sphéno-orbitaires opérés, les auteurs n’ont pas pu déterminer si les méningiomes sphéno-orbitaires régressaient après l’arrêt du traitement, contrairement à d’autres méningiomes liés à la progestérone. Cependant, 21% des patientes opérées ont dû subir une réintervention ipsilatérale malgré l’arrêt du traitement progestatif, ce qui semble indiquer que la régression ou la stabilisation n’est peut-être pas aussi fréquente que chez les patientes atteintes d’autres méningiomes liés à la progestérone. Plus récemment, AbiJaoude et al.34 ont rapporté le cas de 3 patientes présentant une augmentation du volume d’un méningiome osseux lié aux hormones après l’arrêt du traitement progestatif.

Le rôle des sutures crâniennes dans la croissance crânio-faciale est bien connu, car elles sont responsables de la formation osseuse par stimulation mécanique due au développement du neurocrâne.35 Dans cette série, 28 (58,33 %) méningiomes étaient localisés sur les sutures et 20 (41,67 %) n’affectaient qu’un seul os crânien ; la plupart se trouvaient dans la calvaria frontale (15 [31,25 %]), qui est la localisation préférée de l’hyperostose frontale interne, une affection osseuse observée principalement chez les femmes et dont on pense qu’elle est liée au statut hormonal36. Dans une étude récente, Butscheidt et al. ont décrit 4 phases de la réaction osseuse à l’invasion tumorale qui commence par une phase initiale de résorption osseuse accrue suivie par la croissance des cellules tumorales, puis par une augmentation de la formation osseuse et de la minéralisation, et enfin par une sclérose de l’os calvarial.11

Les ostéoclastes et les ostéoblastes, qui sont impliqués dans le processus d’hyperostose, sont influencés par les hormones sexuelles, qui ont un effet direct sur leur fonction. L’effet des hormones sexuelles sur les os a fait l’objet d’études approfondies au fil des ans, à commencer par les études d’Albright dans les années 194037,38 qui ont signalé l’effet stimulant des œstrogènes sur les ostéoblastes et l’impact de la baisse des niveaux d’œstrogènes après la ménopause, responsable de l’ostéoporose chez les femmes ; il a également indiqué que la perte d’androgènes chez les hommes avait un effet similaire. Dans les années 1990, Prior a décrit le rôle de l’activité de la progestérone sur la formation osseuse et ses actions directes sur le remodelage osseux, 39 tandis que Compston et Lindsay ont clairement énoncé le rôle essentiel des stéroïdes sexuels dans l’homéostasie du squelette.40,41

Les androgènes ont également été associés au remodelage osseux, soit par un effet direct, soit par transformation en œstrogènes. 42 Plusieurs études ont montré que les femmes souffrant d’hirsutisme, d’ovaires polykystiques et de tumeurs ovariennes sécrétantes ont également une densité minérale osseuse plus élevée.43,44 Cela s’explique par l’effet proapoptotique des androgènes sur les ostéoclastes et l’effet antiapoptotique sur les ostéoblastes et les ostéocytes, qui favorisent la formation osseuse et diminuent la résorption osseuse. 45,46 Dans notre série, la partie tissulaire du méningiome a diminué dans 77,1 % des tumeurs après l’arrêt des progestatifs, alors que la partie osseuse a augmenté de volume dans 81,2 % des tumeurs ; cette évolution peut avoir été influencée par l’effet bien connu des androgènes sur l’os. Une hypothèse est que la partie osseuse est partiellement contrôlée par l’effet antiandrogène pendant la prise d’hormones, tandis que la progression de la composante osseuse de ces méningiomes après l’arrêt de l’administration d’antiandrogènes s’explique par l’état hyperandrogène de ces patients.

En analysant les effets de l’association entre œstrogènes et progestatifs sur la minéralisation osseuse, les auteurs de la plupart des études ont conclu que les progestatifs renforcent les effets bénéfiques des œstrogènes et augmentent ainsi la minéralisation osseuse47-49 en raison de l’effet œstrogène-like présenté par les progestatifs. Il est intéressant de noter que nous avons également observé un taux plus élevé de progression de la partie osseuse des ostéoméningiomes après l’arrêt du traitement chez les patientes qui prenaient des œstrogènes en association avec des progestatifs, avec un risque relatif de 1,94 (p = 0,02) par rapport au groupe qui ne prenait que des progestatifs.

Les résultats de notre étude ont montré que la plupart des patientes initialement symptomatiques sont devenues asymptomatiques ou ont vu leurs symptômes s’améliorer lors du suivi, ce qui est en accord avec les résultats d’études précédentes14,15, 18, 20, 22, 24,25 et suggère que la plupart des symptômes de l’ostéoméningiome lié aux progestatifs sont principalement causés par la partie tissulaire intracrânienne de la tumeur. Seules deux patientes ont vu leur état s’aggraver au cours du suivi, l’une présentant une évolution discrète de son exophtalmie et l’autre un élargissement de la masse osseuse sous-cutanée qui a conduit au diagnostic initial.

Aucune des patientes de cette série n’a dû être opérée en raison de la progression des symptômes liée à l’augmentation de l’hyperostose après l’arrêt de la progestérone. Cependant, comme les ostéoméningiomes tels que les méningiomes sphéno-orbitaires se présentent souvent avec une exophtalmie ou une déficience visuelle, le plus souvent due à un rétrécissement du canal optique, il est probable que certains patients aient besoin d’une intervention chirurgicale pour une décompression du nerf optique ou de l’orbite. Chez les patients présentant une régression documentée de la partie tissulaire des méningiomes, l’objectif de la chirurgie serait fonctionnel plutôt qu’oncologique, le seul but étant de décompresser les structures neurales.

 

Image. 1. IRM cérébrale et tomodensitométrie obtenues chez une femme de 39 ans à qui l’on a diagnostiqué un ostéoméningiome sphéno-orbitaire, révélé par une exophtalmie du côté gauche. La patiente a pris NOMAC pendant 16 ans comme contraceptif oral. Les images du côté gauche (A et C) proviennent de l’examen diagnostique, tandis que les images du côté droit (B et D) ont été obtenues 20 mois après le diagnostic initial et l’arrêt de la prise de NOMAC. Ces images illustrent une diminution de la partie intracrânienne molle de la tumeur (visible sur les séquences IRM pondérées en T1 et rehaussées de gadolinium dans la rangée supérieure) et une augmentation du volume de la partie osseuse, comme le montrent les tomodensitogrammes (rangée inférieure).

Voir image ici.

 

Limites

Les résultats rapportés ici doivent cependant être interprétés à la lumière de certaines limitations. Tout d’abord, cette étude est basée sur un sous-groupe de patientes sélectionnées rétrospectivement dans notre base de données sur les méningiomes sous progestatifs, pour lesquelles le suivi radiologique a consisté en une IRM cérébrale. Certaines patientes n’ont pas subi de tomodensitométrie au moment du diagnostic et pendant le suivi ; ces études auraient permis d’accroître la précision de la mesure du volume osseux. Par ailleurs, aucun traitement chirurgical n’a été indiqué pour les patientes incluses dans l’étude, que ce soit au moment du diagnostic ou pendant l’étude ; par conséquent, les données pathologiques concernant le grade OMS ou les marqueurs moléculaires spécifiques restent inconnues. Deuxièmement, l’étude a porté sur un petit nombre de patients, ce qui rend certains tests statistiques inapplicables.

 

Image. 2. Illustration graphique de l’évolution du volume (en millimètres cubes) des tumeurs molles (A) par rapport aux tumeurs osseuses (B). Alors que la partie molle a montré une nette tendance à diminuer, la partie osseuse des méningiomes a eu une évolution plutôt opposée. La médiane (ligne centrale), l’intervalle interquartile (boîte), l’étendue (lignes vertes), les données en dehors des valeurs moyennes (cercles ouverts) et les valeurs aberrantes (carrés rouges) sont indiquées.

Voir image ici

 

Conclusions

Nos résultats suggèrent que si la partie tissulaire des méningiomes liés à la progestérone a un comportement bénin avec régression ou stabilisation dans la plupart des cas, la partie osseuse a tendance à continuer à croître même après l’arrêt de l’administration de la progestérone.

En raison de la régression volumétrique de la partie tissulaire de la tumeur, qui est principalement responsable des symptômes neurologiques, la considération initiale lors du diagnostic devrait être de savoir si les patientes qui ne nécessitent pas de traitement chirurgical immédiat devraient arrêter les progestatifs.

Cependant, une surveillance clinique et par imagerie plus étroite est indiquée pour les ostéoméningiomes, en particulier les tumeurs liées à l’appareil optique.

 

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Informations

Les auteurs ne font état d’aucun conflit d’intérêt concernant le matériel ou les méthodes utilisés dans cette étude ou les résultats spécifiés dans ce document.

 

Contributions des auteurs

Conception et réalisation : Florea, Passeri, Mandonnet, Froelich.

Acquisition des données : Florea, Passeri, Mandonnet. Analyse et interprétation

l’interprétation des données : Florea, Passeri, Funck-Bretano, Weill.

Rédaction de l’article : Florea, Funck-Bretano. Révision critique de l’article

l’article : Abbritti, Fontanel, Funck-Bretano, Mandonnet, Froelich.

Révision de la version soumise du manuscrit : Florea, Yoldjian,

Funck-Bretano, Weill, Mandonnet, Froelich. A approuvé la

approuvé la version finale du manuscrit au nom de tous les auteurs : Florea.

Analyse statistique : Florea. Soutien administratif/technique/matériel

matériel : Florea, Froelich. Supervision de l’étude : Bernat, Froelich.

 

Correspondance

Simona M. Florea : Hôpital Lariboisière, AP-HP, Université de Paris, France. sm.floreamd@gmail.com.