Sujet qui m’est cher, car trop souvent “tabou”, en particulier concernant les femmes (valeurs patriarcales, quand vous nous tenez), alors mĂȘme que nous devrions non seulement en parler tout Ă fait librement, sans gĂȘne ou honte, mais que nos mĂ©decins, eux, devraient, dans un contexte de traitements tels que l’Androcur, nous l’Ă©voquer…
Peu de praticiens l’ont fait, se concentrant en gĂ©nĂ©ral sur la pathologie que cela devait traiter.
Pour commencer, une dĂ©finition, que je vais m’empresser de complĂ©ter :
“La libido ou le dĂ©sir sexuel est lâenvie de sâadonner Ă une activitĂ© sexuelle”.
C’est basiquement cela…
Or, premiĂšre nuance, nous ne sommes pas Ă©gales face Ă la libido. Certaines ont une libido naturellement trĂšs active, d’autres, moins. Dans tous les cas, elles peuvent, de ce fait, en ĂȘtre jugĂ©es, par la sociĂ©tĂ©, par leur entourage, et ce, depuis le moment oĂč elles ont commencĂ© Ă ressentir ces “envies” jusqu’Ă la fin de leur vie (la vie sexuelle ne s’arrĂȘte pas, ni Ă la mĂ©nopause, ni Ă un Ăąge ou une Ă©poque prĂ©cise, qui l’eut cru ?), ou justement, ne pas, ou peu les vivre.
Je passe sur tous les clichĂ©s qui en dĂ©coulent, entre la “Marie-couche-toi-lĂ ” et la “Sainte-Nitouche”, la femme “respectable” et la “dĂ©lurĂ©e”, la “vieille fille”, ou la “salope”, employons ce qui est employĂ© !
Ensuite, il est crucial de rappeler que la libido, c’est aussi trĂšs fortement liĂ© Ă l’estime de soi, et que, selon son Ă©tat physique, ou psychologique, selon les circonstances de la vie, les rencontres que l’on fait ou ne fait pas, elle est non seulement variable – ce qui, dans le contexte Androcur peut nous induire en erreur sur notre propre perception de la chose – et qu’une libido dĂ©faillante ou inexistante peut avoir un impact sur l’ensemble des sphĂšres de notre vie : conjugale, sociale, amicale, professionnelle…
On l’a souvent mentionnĂ©, l’Androcur devrait n’ĂȘtre prescrit que dans 3 cas, dans le cadre de l’AMM (autorisation de mise sur le marchĂ©):
Je cite un document de 2012, de la Haute autorité de santé, sur ses indications :
« – Hirsutismes feÌminins majeurs d’origine non tumorale (…), lorsqu’ils retentissent gravement sur la vie psycho-affective et sociale.
– Traitement palliatif anti-androgeÌnique du cancer de la prostate.
– ReÌduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies en association aÌ une prise en charge psychotheÌrapeutique. ».
En gros, cela traite beaucoup de violeurs et autres dĂ©linquants sexuels…
Les traitements utilisĂ©s dans le cadre de cette “camisole chimique” sont l’Androcur mais Ă©galement le DĂ©capeptyl : “
Ils n’agissent pas que sur la sexualitĂ©, dĂ©crit le mĂ©decin. Il y a des effets secondaires comme des bouffĂ©es de chaleur, un engraissement des muscles ou des troubles du caractĂšre.” (
Comment fonctionne la castration chimique pour les violeurs)
En revanche, pour que cela soit possible, il faut un accord Ă©clairĂ© du patient, et le suivi d’un endocrinologue et d’un psychiatre.
Nous concernant, car il faut recentrer le sujet sur nous, les victimes… Si vous avez encore une notice Androcur qui traĂźne, vous verrez qu’il y est bien question d'”augmentation ou baisse de la libido”… Chose qui n’a jamais Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e Ă bon nombre d’entre nous, et qui me rĂ©volte, Ă plusieurs niveaux, aprĂšs avoir pris connaissance au fil des mois, de tĂ©moignages parfois terribles, et dans tous les cas, effarants.
Je vais les illustrer briĂšvement par des exemples, dont l’aspect “en vrac” me permettra de vous faire comprendre rapidement pourquoi ce thĂšme est crucial. Outre le fait que certaines dĂ©couvriront, malheureusement, ou, “heureusement” dans une certaine mesure, mon sujet, qui leur permettra sans doute de mettre enfin une explication sur bien des choses dans leur vie de femme…
Je me permets de citer ces femmes, de maniĂšre volontairement succincte, dans toute la briĂšvetĂ© qu’impose la discrĂ©tion Ă l’Ă©gard de cette problĂ©matique :
– celle qui n’a jamais eu de sexualitĂ©, car elle a pris de l’Androcur depuis l’adolescence, et qui, Ă 45 ans, n’a jamais eu de petit ami, n’a jamais eu la vie qu’elle aurait aimĂ©, ni les enfants qu’elle aurait tant souhaitĂ©s, et qui disait “je pleure en vous lisant, on m’a volĂ© ma vie de femme“;
– celle qui tĂ©moignait de son unique petit ami, Ă la fac, elle qui avait toujours Ă©tĂ© sous traitement, et qui avait fini par se faire une raison en faisant l’amour avec autant d’envie qu’on va au bagne, et qui, aprĂšs arrĂȘt, s’est cru un instant “nymphomane”, alors qu’elle venait tout simplement de se dĂ©couvrir telle qu’elle Ă©tait, c’est Ă dire tout Ă fait “normale”;
– celle qui m’a Ă©crit, en privĂ©, rĂ©voltĂ©e et soulagĂ©e Ă la fois : “je dĂ©couvre Ă presque 50 ans que je ne suis pas frigide“;
– celle qui a cru que son couple ne fonctionnait plus, car elle ne dĂ©sirait plus sa petite amie, et qui a dĂ©cidĂ©, Ă tord, de la quitter, prenant cela comme un “symptĂŽme” de la fin de leur vie Ă deux;
– celle qui, lĂ encore, en privĂ©, me dit “votre tĂ©moignage tombe Ă pic, je suis au bord du divorce, et je viens enfin de comprendre bien des choses“;
– celle qui se posait des questions, Ă l’adolescence, et qui, adulte, ne savait pas. “Suis-je homo, hĂ©tĂ©ro ? Suis-je asexuelle, tout simplement ?“;
– celle qui avait eu des amis et une famille peu bienveillants, tout au long de sa vie, et qui Ă©tait, pour ces gens, devenue “une vieille fille“, ce qui est rĂ©voltant, tant pour cet entourage mĂ©prisable, que parce que “en couple”, “cĂ©libataire” ou quoi, ne veut strictement rien dire sur ce que vous ĂȘtes et votre valeur dans ce monde !
Et je vais enfin, me citer, moi, car je peux me permettre de le faire, Ă©tant l’auteure de ce sujet. J’ai eu une baisse de libido, au bout de quelques temps, sans trop comprendre. Je mettais cela sur “mon Ăąge”, la “sagesse”, le fait que je me projetais avec angoisse dans l’avenir, Ă©tant un peu recluse chez moi, Ă rĂ©diger une thĂšse dont je ne savais pas si elle allait me propulser Ă PĂŽle Emploi ou ailleurs… Je sortais un peu moins, je rencontrais un peu moins de monde, mais surtout, j’avais perdu l’envie, de sĂ©duire, de conquĂ©rir, moi qui suis une apĂŽtre du Carpe Diem, appliquĂ© Ă tous les plaisirs de la vie. Je m’ennuyais, sexuellement, et surtout, j’Ă©tais trĂšs sage, ce qui l’opposĂ© parfait de ma personne.
AprĂšs bien des lectures (rĂ©centes), alors que je me croyais ĂȘtre redevenue “moi-mĂȘme” aprĂšs un arrĂȘt de l’Androcur en 2013 de mon propre chef, et contre l’avis de l’endocrinologue (du fait d’un diabĂšte et d’une suspicion d’AVC), j’ai enfin compris, et j’en ai parlĂ© Ă mes ami.e.s qui me connaissent depuis la fac, Ă©poque que je qualifierais de “parfaitement Ă©panouie”.
J’ai longtemps cru, Ă tord, que ce regain de libido Ă©tait liĂ© Ă une sorte de “re”prise de conscience de ma vie de femme, associĂ©e Ă une pĂ©riode noire, qui vous rappelle bien que l’on meurt demain, qu’il faut profiter de la vie, au maximum. J’ai eu, aprĂšs l’arrĂȘt, outre une suspicion d’AVC, une suspicion de cancer du sein, puis de l’endomĂštre, avec tous les examens terriblement angoissants associĂ©s.
Eh bien oui, il a fallu attendre fin 2018, mon IRM et mon mĂ©ningiome pour que je comprenne que j’avais en rĂ©alitĂ© subi un autre effet “indĂ©sirable” de l’Androcur, cette fichue baisse de libido !!
Je tenais Ă vous en faire part, car vous ĂȘtes de plus en plus nombreuses, et que ce sujet n’est de loin pas la prioritĂ© de tous les acteurs de notre santĂ© !
Je sais bien que toutes ne sont pas concernĂ©es, mais je m’adresse Ă celles qui me liront, soit en silence, soit qui s’exprimeront, et qui Ă©taient Ă©galement impactĂ©es, car encore une fois, la libido, c’est bien plus que la sexualitĂ©.
C’est, selon, se sentir diffĂ©rente, sans comprendre, ou mal dans sa peau, au point parfois de sombrer dans une dĂ©pression. C’est aussi ne pas de lancer dans un projet professionnel, car on est “nulle”. C’est parfois, ne pas participer Ă des Ă©vĂšnements sociaux, etc. car on ne se sent pas Ă l’aise. C’est, ne pas vivre sa sexualitĂ© comme on le devrait, ou parfois se dire “Je suis devenue maman, je pensais que c’Ă©tait liĂ©” (autre tĂ©moignage, lu il y a quelques temps). Et quand, en plus, on a une endomĂ©triose, ou une pathologie ou dĂ©rĂšglement qui touche au plus profond de son ĂȘtre sa vie de femme, comme l’hirsutisme, l’acnĂ©, et “l’image” que l’on a de soi et “renvoie” ou croit renvoyer Ă la sociĂ©tĂ©, bien Ă©videmment que cet “effet indĂ©sirable” ne se limite en aucun cas uniquement Ă la sexualitĂ©, et c’est le motif principal pour lequel je voulais aborder avec vous la libido.
Je souhaite en effet que chacune d’entre vous puisse avoir ces informations, pour que vous puissiez identifier des troubles Ă©ventuels que vous auriez Ă©tĂ© amenĂ©es Ă subir, et que vous subissez peut-ĂȘtre encore. Sachez simplement que cette libido zĂ©ro ou diminuĂ©e, ce n’est pas irrĂ©versible, et que cela prend un petit peu de temps, aprĂšs l’arrĂȘt. J’aimerais simplement, qu’Ă terme, toutes les victimes concernĂ©es puisse se “retrouver” ou se dĂ©couvrir telles qu’elles sont, et fassent enfin connaissance ou renouent avec elles-mĂȘmes.
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đ Une diffĂ©rence spectaculaire” d’une zone du cerveau chez les femmes sous pilule đ
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Les femmes qui prennent une pilule contraceptive auraient un hypothalamus bien moins développé que la normale. Cette région clé du cerveau est notamment en charge de la régulation de la faim, du rythme du sommeil, du systÚme nerveux et des hormones.
Baisse de libido, prise de poids, irritabilité, les symptÎmes associés à la prise de la pilule contraceptive sont nombreux.
LiĂ©s Ă un changement hormonal dans le corps, ils pourraient plus spĂ©cifiquement ĂȘtre dus Ă des altĂ©rations dans le cerveau des femmes qui prennent ce type de contraception. Selon de rĂ©cents travaux prĂ©sentĂ©s Ă la Radiological Society of North America (RSNA), elles auraient un hypothalamus nettement infĂ©rieur Ă celui des femmes qui ne prennent pas la pilule.
L’hypothalamus ? Cette zone cĂ©rĂ©brale situĂ©e Ă la base du cerveau produit des hormones et aide Ă rĂ©guler des fonctions corporelles essentielles. Comme la stabilitĂ© de la tempĂ©rature de l’organisme, de l’humeur, mais aussi la rĂ©gulation de l’appĂ©tit, de la libido, des cycles du sommeil ou encore de la frĂ©quence cardiaque.
“Une diffĂ©rence spectaculaire”
Pour arriver Ă ce rĂ©sultat, les chercheurs ont rassemblĂ© un groupe de 50 femmes en bonnes santĂ©, donc 21 Ă©taient sous contraception hormonale orale. Une IRM cĂ©rĂ©brale a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sur chacune d’entre elles, ce qui a permis de mesurer trĂšs exactement le volume de l’hypothalamus. “Nous avons constatĂ© une diffĂ©rence spectaculaire de taille de cette structure cĂ©rĂ©brale entre les femmes qui prennent une contraception orale et celles qui n’en prennent pas“, explique le Dr Michael Lipton, professeur de radiologie au centre de recherche Gruss Magnetic Resonance du collĂšge de mĂ©decine Albert Einstein et directeur du service d’imagerie du Montefiore medical center de New York.
“Cette premiĂšre Ă©tude en la matiĂšre montre une forte association [entre pilule et rĂ©trĂ©cissement de l’hypothalamus] et devrait motiver Ă entamer des recherches plus poussĂ©es sur les contraceptifs oraux et la structure du cerveau mais aussi sur leur impact potentiel sur les fonctions cĂ©rĂ©brales“, estime le spĂ©cialiste.
La pilule contre l’acnĂ© ou l’endomĂ©triose
Si l’Ă©tude n’a montrĂ© aucune corrĂ©lation significative entre la prise de la pilule et une altĂ©ration des fonctions cognitives – les fonctions du cerveau liĂ©es Ă la mĂ©moire, au langage ou au raisonnement -, les scientifiques ont toutefois pu observer qu’un petit hypothalamus Ă©tait associĂ© Ă
“une colĂšre plus forte“ ainsi qu’Ă un
symptĂŽme dĂ©pressif plus important (lesquels ont Ă©tĂ© mesurĂ©s par l’usage de questionnaires adossĂ©s
au programme informatique PROMIS, dĂ©veloppĂ© par une agence de santĂ© publique amĂ©ricaine). C’est la premiĂšre fois qu’une telle observation est rĂ©alisĂ©e auprĂšs des femmes qui prennent la pilule. “
Il y a un manque de recherche sur les effets des contraceptifs oraux sur cette partie du cerveau humain, qui est certes petite mais essentielle“, regrette le Dr Lipton.
Les auteurs de l’Ă©tude prĂ©cisent qu’au-delĂ d’un usage contraceptif,
la pilule est aussi utilisĂ©e dans d’autres indications mĂ©dicales, comme les menstruations irrĂ©guliĂšres, les crampes, l’acnĂ©, l’endomĂ©triose et le syndrome des ovaires polykystiques. Aux Etats-Unis, sur 47 millions de femmes entre 15 et 49 ans prenant une contraception, 12,6% d’entre elles avaient choisi de prendre la pilule selon les chiffres du
Center for disease control and prevetion’s national center for health statistics de 2015 Ă 2017.
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En France, la pilule reste le moyen de contraception le plus utilisĂ©, avec 37% d’utilisatrices en 2018 contre 45% en 2010 selon une Ă©tude menĂ©e en 2018 par l’Ifop.
Les femmes sous pilule ont une région clé du cerveau moins developpée
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