La vie après une résection chirurgicale d’un méningiome : une étude transversale prospective évaluant la qualité de vie liée à la santé

Cette étude parle de TOUS les méningiomes de grade 1, donc inclus aussi ceux dont l’Androcur, le Lutéran ou le Lutényl sont responsables.

La vie après une résection chirurgicale d’un méningiome : une étude transversale prospective évaluant la qualité de vie liée à la santé

Étude canadienne (avec USA et Australie, Allemagne et Royaume-Uni)

Résumé

 

Contexte : Peu d’études ont évalué la qualité de vie liée à la santé (QVLS) des patients atteints de méningiomes. Nous présentons ici la plus grande étude de cohorte prospective, longitudinale et transversale de la QVLS dans les méningiomes à ce jour, afin d’identifier les éventuels déterminants de la QVLS globale pouvant faire l’objet d’une action.

 

Méthodes : Les adultes ayant subi une résection d’un méningiome intracrânien de grade I et faisant l’objet d’un suivi de routine dans un seul grand centre tertiaire ont subi une évaluation de la QVLS à l’aide du questionnaire QLQ-C30 administré de manière opportuniste lors des visites de suivi. Les scores moyens transformés du QLQ-C30 à intervalles de 12 mois ont été comparés aux scores d’une population de référence normative, en se référant à la différence minimale cliniquement significative connue des scores. Pour évaluer les éventuels déterminants des changements de la QVLS globale, les scores de QVLS globale ont été corrélés (Corrélation de Spearman) avec les scores des sous-domaines et des symptômes et avec le temps d’intervalle depuis la résection chirurgicale.

 

Résultats : Un total de 291 patients postopératoires présentant des méningiomes de grade I confirmés histologiquement et traités chirurgicalement ont consenti à participer et un total de 455 questionnaires ont été inclus pour analyse. Les patients atteints de méningiomes ont signalé une réduction de la QVLS globale à presque tous les intervalles de 12 mois, avec des déficiences cliniquement et statistiquement significatives à 12, 48, 108 et 120 mois postopératoires par rapport à la population normative (P < 0,05). Les patients atteints de méningiome à l’intervalle de 12 mois ont également signalé une réduction de chaque sous-domaine de l’évaluation de la QVLS (P < 0,05) ; toutefois, une différence cliniquement significative n’a été observé que dans le fonctionnement cognitif. Les sous-domaines physique, émotionnel, cognitif et social, ainsi que la fatigue et le sommeil/insomnie, ont été associés de manière significative à la QVLS globale au cours du premier intervalle de 12 mois. Dans l’ensemble, il n’y avait pas de corrélation significative entre le temps écoulé depuis l’intervention chirurgicale et la QVLS globale ou les sections fonctionnelles ou symptomatiques des sous-domaines de la QVLS-C30.

 

Conclusions : Les patients atteints de méningiome  font état de limitations considérables de la QVLS pendant plus de 120 mois après l’opération, en particulier en ce qui concerne les fonctions cognitives, émotionnelles et sociales, ainsi que d’une fatigue importante et d’un manque de sommeil par rapport à une population de référence normative. La majorité de ces déficiences fonctionnelles et symptômes signalés sont fortement associés à la QVLS globale et peuvent donc être considérés comme des déterminants de la QVLS globale qui, s’ils sont traités, ont le potentiel d’améliorer la QVLS pour nos patients atteints de méningiome. Cette hypothèse nécessite une étude future des interventions ciblées afin de déterminer leur efficacité.

La vie après une résection chirurgicale d’un méningiome : une étude transversale prospective évaluant la qualité de vie liée à la santé