Témoignage de Dominique
En septembre 2001, j’ai commencé à avoir de discrets troubles moteurs. Mon médecin généraliste, après un examen neurologique, m’a envoyée chez un neurologue. Ce spécialiste m’a prescrit un scanner cérébral sur lequel le méningiome n’apparaissait pas car il n’y a pas eu d’injection. Il m’a demandé de passer une IRM qui a révélé que je souffrais d’un méningiome dans le tronc cérébral. Un avis a été pris immédiatement auprès d’un neurochirurgien à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux. Pour lui, la prise d’Androcur ne faisait aucun doute sur la survenue de cette tumeur. Il fallait opérer car 100% d’aggravation à ne pas intervenir, risque de séquelles à cette opération cérébrale car le méningiome était mal placé. Nous étions fin novembre, l’intervention a été programmée mi-janvier, il n’y avait aucune urgence à opérer, le méningiome ayant une croissance très lente et mes symptômes très légers. Malheureusement, j’ai eu une aggravation brutale le 26 décembre 2001 : perte totale d’équilibre, diplopie, dysarthrie…J’étais à la campagne, le médecin de la région a décidé qu’il fallait que je sois transportée aux urgences de Pellegrin. J’avais 53 ans.
Le neurochirurgien, le professeur Loiseau, que j’avais consulté, était en vacances, il a fallu attendre le 2 janvier 2002 pour qu’il m’opère.
Je suis restée 2 jours en soins intensifs, 3 semaines en neurochirurgie, 3 mois en hôpital de rééducation et puis j’ai poursuivi cette rééducation 3 fois par semaine dans un centre de réadaptation.
Il y avait beaucoup de séquelles auxquelles il a fallu s’adapter, une qualité de vie complètement altérée, une dépendance difficile à supporter.
Aujourd’hui, je mène une petite vie, avec beaucoup de séquelles, privée de liberté car je dépends des autres pour tout. Le nerf oculomoteur a été lésé par le méningiome et a entraîné une diplopie inopérable, qu’on peut corriger avec des prismes, malheureusement pas complètement.
A cause de ces troubles d’équilibre, j’ai fait beaucoup de chutes, certaines sans conséquences, d’autres plus graves : Je me suis fracturé 4 côtes avec épanchement pleural, le pouce de la main gauche, luxé l’annulaire gauche, fendu l’arcade sourcilière…
Je continue une rééducation 3 fois par semaine pour l’équilibre avec un kinésithérapeute qui vient à domicile et 1 fois par semaine chez un kinésithérapeute spécialiste de la rééducation de l’équilibre.
C’est lorsque les médias ont signalé la relation entre la prise d’Androcur et le risque de méningiome, que j’ai pris conscience que j’avais pris ce produit, dans le cadre d’un TSH plusieurs années avant la découverte de mon méningiome.
Témoignage de Dominique
Retrouvez les autres articles d’Amavea ici