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Méningiomes sous Androcur

androcur

L’Amaéva pose la question des méningiomes sous traitement Androcur.

L’Androcur est un médicament qui a beaucoup été prescrit hors AMM, contre l’endométriose par exemple, et qui augmente le risque de tumeurs cérébrales. Il est responsable à coup sûr quand l’analyse de la tumeur enlevée montre des récepteurs à la progestérone.

Une étude de la CNAM sortie à l’été 2018 montre que ce médicament présente un sur-risque important de créer des méningiomes. Des études sont en cours pour le Lutéran, le Lutényl et les autres progestatifs. L’ANSM à déjà donné des alertes début 2019. Le risque doit cependant être quantifié, comme ça a été le cas pour l’Androcur, avec l’étude de la CNAM sortie l’été 2018.

Les patientes sont elles averties ?

Quelles sont les patientes qui ont été averties par leur médecin du risque de méningiomes sous Androcur depuis le changement de notice en 2011 ?

Autant on peut comprendre qu’un médecin généraliste ne soit pas au courant des effets potentiellement graves de tous les médicaments qu’il prescrit, autant c’est inadmissible de la part de professionnels spécialistes en gynécologie, qui n’ont pas à leur disposition un spectre de médicaments si étendu que ça. Même les neurochirurgiens n’étaient pas tous au courant, et alors que le Pr Froelich alerte dans des congrès depuis 2007.

Pourquoi l’information n’est elle pas passée ?

Pourquoi ces méningiomes sous Androcur ont ils mis tant de temps à être identifiés ?

Il faut un dialogue franc et honnête avec les gynécologues, que les gynécologues ne soient pas dans le déni de ce que ces médicaments peuvent engendrer comme problèmes graves, et que la balance bénéfice/risque soit évalué pour chaque situation.

Les médicaments sauvent des vies, permettent dans le cas de l’endométriose de faciliter le quotidien. Cependant ces médicaments ne guérissent en rien l’endométriose, et il faut que des études sur l’endométriose soient enfin faites pour en comprendre l’origine et le mécanisme. De même pour les méningiomes, il faut encore des études pour comprendre pourquoi certaines femmes développent des méningiomes sous Androcur et d’autres pas.

Cas de figure

Actuellement, on trouve deux cas de figure :

  1. soit la femme n’a pas de méningiome détecté, et prend ces traitements hormonaux : pas de panique, elle doit être attentive (et son médecin aussi) aux signes neurologiques qui pourraient faire penser à une atteinte cérébrale.
    Sachant que des méningiomes peuvent rester silencieux pendant des années avant de faire parler d’eux.
    Donc ne pas hésiter à demander une IRM cérébrale en cas de doute.
  2. soit la femme a un ou des méningiomes, et s’ils ne sont pas opérés (et donc la tumeur non analysée mais juste surveillée), la prudence impose d’arrêter tout traitement hormonal.
    Ce qui implique un dialogue avec le ou la gynécologue pour définir les possibilités.

On en revient toujours à la relation primordiale entre le médecin et la patiente.

Il faut espérer qu’avec les alertes de l’ANSM, relayées par les médias et les associations, l’information sera enfin donnée aux femmes.

  • A lire sur le site de l’ASM : Lettre aux professionels de santé Nouvelles conditions de prescription et de délivrance des spécialités à base d’acétate de cyprotérone dosées à 50 ou 100 mg (Androcur et ses génériques).

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