Article orignal sur Passeport Santé mentale ici : https://www.passeportsante.net/sante-mentale/deprime-depression?doc=meningiome-depression-lien
Bien que le méningiome soit une tumeur bénigne la plupart du temps, les patients qui en sont atteints semblent souffrir d’un poids de la maladie important à long terme, se traduisant notamment par une dégradation de la qualité de vie et des niveaux d’anxiété et de dépression élevés.
Qu’est-ce qu’un méningiome ? À quoi est due cette tumeur ? Quels en sont les symptômes ? Quel lien avec la dépression ? Voici nos explications.
Qu’est-ce qu’un méningiome ?
Un méningiome est une tumeur qui se développe à partir des méninges. Celle-ci est :
- bénigne dans 90 % des cas : on parle dans ce cas de tumeur de grade I ;
- atypique ou agressive, ayant tendance à récidiver dans 9 % des cas : il s’agit d’une tumeur de grade II ;
- maligne ou cancéreuse, dans moins de 1 % des cas : tumeur de grade III.
Même si 76 % des personnes affectées par un méningiome ont plus de 50 ans, les jeunes adultes peuvent aussi en être atteints. Il touche dans 69 % des cas les femmes. Cette prédominance a tendance à s’atténuer après la ménopause.
Le méningiome est localisé :
- le plus souvent sur les hémisphères du cerveau ;
- à la base du crâne ;
- au niveau du cervelet ;
- etc.
L’évolution du méningiome est lente. Celui-ci peut grossir pendant des mois, voire des années.
À quoi est dû le méningiome ?
La cause précise du méningiome reste souvent inconnue. Cependant, le facteur de risque clairement établi à ce jour reste l’exposition à des radiations ionisantes, telles qu’une radiothérapie crânienne, notamment dans l’enfance. Mais d’autres facteurs peuvent favoriser la survenue et la croissance d’un ou plusieurs méningiomes tels que :
- la présence de certains gènes hérités de ses ascendants ;
- la grossesse, période marquée par des changements hormonaux chez la femme enceinte ;
- des facteurs hormonaux ;
- certains traitements hormonaux par progestatifs et par l’acétate de cyprotérone. Cet effet serait dû à la présence de récepteurs hormonaux spécifiques sur le méningiome. Ce sont des récepteurs à la progestérone, à androgènes ou, dans des cas plus rares, à œstrogènes. La prise de ce type de traitement chez la femme augmente le risque de développer un méningiome. De même, certains traitements hormonaux peuvent conduire au développement d’un méningiome chez l’homme.
Quels sont les symptômes du méningiome ?
Un méningiome peut être asymptomatique et être découvert de manière fortuite lors d’un examen tel qu’un scanner ou une IRM cérébrale, réalisé pour un autre motif.
Des symptômes neurologiques peuvent toutefois se manifester. Ils dépendent de la localisation du méningiome et sont provoqués par la compression des structures du cerveau par la tumeur. Ils ne sont pas spécifiques au méningiome mais peuvent en être le signal. Ils s’installent souvent lentement et de manière progressive . Ceux-ci comprennent :
- des céphalées diffuses ou localisées, banales ou d’apparition récente, qui s’aggravent malgré la prise d’antalgiques ;
- des troubles de la vision, de la sensibilité, de la parole, de la vue, du comportement survenus récemment ;
- des troubles récents de la mémoire ;
- une faiblesse dans les bras ou les jambes, voire une paralysie ;
- une perte de l’équilibre et des vertiges ;
- une perte de l’audition ;
- une perte de l’odorat ;
- la survenue d’une crise d’épilepsie ou convulsion.
Quel lien entre méningiome et dépression ?
Comparé aux autres tumeurs intracrâniennes, les méningiomes évoluent souvent lentement et ont généralement un bon pronostic. En effet, le taux de survie à 5 ans et à 15 ans atteignent respectivement 85-90 % et 75-80 %. La lenteur de leur croissance, associée à l’utilisation de plus en plus répandue de l’imagerie crânienne, fait que de nombreux patients sont diagnostiqués de manière fortuite et souvent sans aucun symptôme associé.
La chirurgie reste le pilier du traitement des méningiomes et est souvent curative si une résection totale est obtenue. Cependant, de nombreux méningiomes asymptomatiques ne sont pas traités et font l’objet d’une surveillance régulière par imagerie en série. Malgré leur pronostic favorable, il existe un risque de récidive après résection, en particulier pour les tumeurs de haut grade.
Certaines études se sont penchées sur le fardeau de la santé mentale chez les patients atteints de méningiomes. Celles-ci montrent que la prévalence des symptômes légers à sévères d’anxiété est de :
- 28 à 45 % chez les patients traités par chirurgie ;
- 42 à 50 % chez les patients sous surveillance active.
Elles montrent également que la prévalence des symptômes légers à sévères de dépression est de :
- 7 à 61 % chez les patients traités par chirurgie ;
- 6 à 87 % chez les patients en surveillance active.
Dans ces études, les patients évoquent l’influence :
- de la résilience ;
- de l’incertitude ;
- de l’effet du temps écoulé depuis le diagnostic ou après l’opération ;
- de l’attente des évaluations de suivi ;
- de la difficulté à s’adapter aux symptômes ou aux déficits résiduels ;
- du soutien social ;
- des interactions avec les experts médicaux.
Ainsi, malgré leur nature bénigne, les méningiomes peuvent être associés à une comorbidité psychiatrique importante, en particulier à des symptômes d’anxiété et de dépression qu’il s’agit de repérer et de prendre en charge efficacement.
Etude ici :