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Diane 35 et risque de méningiomes

androcur

Diane 35 et risque de méningiomes

Présentation :

Selon la notice,  DIANE 35 microgrammes, comprimé enrobé doit être utilisé uniquement après échec d’un traitement topique ou de traitements antibiotiques systémiques. Dans la mesure où DIANE 35 microgrammes, comprimé enrobé est également un contraceptif hormonal, il ne doit pas être utilisé en association avec d’autres contraceptifs hormonaux.

Les principes actifs sont : Acétate de cyprotérone , Ethinylestradiol
L’acétate de cyprotérone est dosée à 2 mg par comprimé

Mécanisme d’action : comment ça marche ?

Diane 35 est une association estro-antiandrogénique, faiblement dosée en estrogène, possède les propriétés des deux substances :

– l’effet spécifique antiandrogénique de l’acétate de cyprotérone, par inhibition compétitive de la liaison de la 5-α dihydrotestostérone au récepteur cytosolique des cellules cibles, qui freine la production et l’excrétion de sébum, la croissance et le développement du poil.

– Dérivé de la 17-α-hydroxyprogestérone, il a une action progestative. Son action antigonadotrope est amplifiée par celle de l’éthinylestradiol. L’acétate de cyprotérone ne possède pas d’action estrogénique mais un effet antiestrogène, ni d’action nocive sur la fonction du cortex surrénalien.

– l’effet trophique sur l’endomètre et l’action antigonadotrope des 35 µg d’éthinylestradiol.

L’ANSM (Agence de Sécurité du Médicament) a depuis des années fait des alertes sur ce traitement, alertes relayées dans la presse, sur des décès pour de multiples pathologies graves autres que les méningiomes, par exemple ici

Dans la base de données publiques du médicament, il n’est pas fait mention à ce jour de méningiomes. Voir ici :  http://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=64066269&typedoc=N

Diane 35  a été suspendue en 2013 (voir ici) pour être remise sur le marché en 2014 (voir ici )
De nombreux gynécologues refusaient de la prescrire : exemple ici
Et ici, en 2013, où la journaliste du site de Cheek Magazine, a bien compris qu’Androcur et Diane 35 sont très proches :   http://cheekmagazine.fr/societe/androcur-apres-diane-35-lautre-pilule-qui-fait-peur

Quid des méningiomes avec Diane 35?

L’étude qui a eu lieu de 2014 à 2018  avait peur but de quantifier le risque de méningiomes avec l’acétate de cyprotérone.
Il est écrit dans cette étude :
Cas sous Diane 35 (AC 2 mg, ethinylestradiol 0,035mg) 30 patientes ont été exposées à Diane35 dans leur parcours précédant le diagnostic de méningiome. Parmi elles, 25 ont pris Diane35 et Androcur ou ses génériques, 5 ont pris Diane35 sans Androcur ou ses génériques. Les cas où Diane 35 a été pris seul, sans AC≥25mg/j retrouvé dans l’historique médicamenteux, sont finalement rares malgré une exposition bien plus importante à Diane 35 qu’à Androcur ou génériques. Les cas ne sont pas toujours bien documentés pour pouvoir conclure à un éventuel lien de causalité entre la prise d’AC à faible dose (2 mg) sur plusieurs années et le diagnostic de méningiome.

Cette étude a permis de mettre à jour le lien entre acétate de cyprotérone et sur-risque de méningiomes. Elle a mis à jour que l’apparition de méningiome est dose-dépendant et durée -dépendant. Plus on prend cette molécule longtemps, et plus la dose est élevée, plus le risque de méningiomes croit.

Dans ce document en date du 11/03/2020, l’ANSM mentionne bien le médicament Diane 35 , à lire ici .

androcur

Le 27/04/ 2020 , dans la lettre aux professionnels, le médicament Diane 35 (avec l’Androcur bien sûr) , est bien mentionné comme étant à risque de méningiomes :
https://ansm.sante.fr/S-informer/Informations-de-securite-Lettres-aux-professionnels-de-sante/Restrictions-de-l-utilisation-de-l-acetate-de-cyproterone-liees-au-risque-de-meningiome-Lettre-aux-professionnels-de-sante

Il y est écrit :

Des cas de méningiomes (simples et multiples) ont été rapportés lors de l’utilisation d’acétate de cyprotérone, principalement à des doses de 25 mg/jour et plus. Le risque de méningiome s’accroit avec l’augmentation des doses cumulées.

  • L’utilisation d’acétate de cyprotérone est contre-indiquée chez les patients présentant un méningiome ou un antécédent de méningiome.
  • Les patients traités par acétate de cyprotérone doivent faire l’objet d’une surveillance pour le suivi et la détection des méningiomes conformément à la pratique clinique.
  • Si un méningiome est diagnostiqué chez un patient traité avec l’acétate de cyprotérone, le traitement doit être arrêté définitivement.
  • Pour les hirsutismes féminins majeurs d’origine non tumorale (idiopathique, syndrome des ovaires polykystiques), lorsqu’ils retentissent gravement sur la vie psycho-affective et sociale, l’acétate de cyprotérone à 50 mg est indiqué lorsque l’utilisation de médicaments à base d’acétate de cyprotérone à plus faible dose ou d’autres optons de traitement n’a pas permis d’obtenir des résultats satisfaisants.
  • Pour la réduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies en association à une prise en charge psychothérapeutique, l’acétate de cyprotérone à 100 mg peut être utilisé lorsque les autres traitements sont jugés inappropriés.
  • L’utilisation de l’acétate de cyprotérone pour l’indication suivante reste inchangée : traitement palliatif anti-androgénique du cancer de la prostate.

Les conditions de prescription et les recommandations sur le suivi des utilisateurs d’acétate de cyprotérone émises en 2018 et 2019 restent inchangées .

Pour rappel, une attestation d‘information doit obligatoirement être signée chaque année par le patient et son médecin prescripteur et remise au pharmacien pour toute délivrance de ces médicaments.

On peut en déduire que le risque de méningiome est moindre avec Diane 35 qu’avec l’Androcur, mais qu’il existe.

Concernant les études, vous pouvez en trouver dans cette partie du site : https://amavea.org/meningiome-etudes/

Diane 35 et risque de méningiomes