Après de nombreuses recommandations vis à vis de l’Androcur et du lien avec le méningiome, l’ANSM met progressivement en place de nouvelles mesures pour l’information des patients traités par Androcur (Acétate de Cyprotérone) et le risque de méningiome.
Courriers d’information pour les patients
De nouvelles mesures ont été prises au mois de Juin par l’ANSM suite à l’établissement du lien entre la prise d’Androcur et le développement de méningiome, tumeurs intracrâniennes.
Des courriers d’information co-signés par l’Assurance maladie et l’ANSM sont actuellement adressés aux patients et aux professionnels de santé.
Les patients avec des prescriptions d’Androcur
(Acétate de Cyprotérone) au cours les 24 derniers mois ou ses génériques vont recevoir ce courrier d’information sur les risques de méningiome sous traitement d’Androcur.
Les médecins ayant prescrit ce médicament dans les 24 derniers mois recevront aussi ce courrier d’information.
Le but est que patients et médecins se rencontrent pour échanger sur ce risque et les suites à donner à leur traitement.
Les risques de méningiome, pouvant conduire à une opération de neurochirurgie lourde et à risque, sont maintenant connus. Même un méningiome de 1 cm peut poser problème selon la localisation.
Ce courrier rappelle que les utilisations prolongées et à forte dose ainsi que les indications hors AMM telles que l’acné, la séborrhée et l’hirsutisme modéré sont à proscrire et que l’utilisation de l’Androcur (acétate de cyprotérone) chez l’enfant et la femme ménopausée n’est pas recommandée.
Les patients qui ont été traités par le passé et qui ne le sont plus actuellement (et donc qui ne recevront pas de courrier) peuvent consulter un médecin afin qu’il réalise un examen clinique et juge de l’opportunité de leur prescrire une IRM cérébrale afin de détecter un éventuel méningiome.
Attestation d’information Patient / Médecin
En complément, l’ANSM met en place une attestation d’information sur les risques de méningiomes, effets secondaire de la prise de l’Androcur ou de ses génériques. Elle devra obligatoirement être signée chaque année par le patient et son médecin prescripteur et être remise au pharmacien pour toute délivrance de ces médicaments.
Ainsi, dès le 1er juillet 2019, pour tout patient qui débute un traitement, ou avant le 1er janvier 2020, pour tout patient en cours de traitement, (afin de lui laisser le temps de revoir son médecin), le médecin devra obligatoirement :
• informer le patient du risque de méningiome et lui remettre la fiche d’information ainsi qu’une copie de l’attestation annuelle d’information qu’ils auront remplie et signée ensemble au cours de la consultation,
• évaluer ou réévaluer le bien-fondé de la prescription en tenant compte du rapport bénéfice/risque individuel, puis à nouveau chaque année,
• pour les patients qui débutent un traitement d’Androcur et ses génériques faire réaliser systématiquement une IRM cérébrale ; pour les patients en cours de traitement envisager un contrôle par IRM si la poursuite du traitement est décidée,
• tant que le traitement est maintenu, prescrire une IRM au plus tard 5 ans après la première IRM puis tous les 2 ans si l’IRM précédente est normale.
Vous retrouverez toutes ces informations sur le site de l’ANSM : Acétate de cyprotérone sous forme de comprimés dosés à 50 ou 100 mg (Androcur et ses génériques) : mesures pour renforcer l’information sur le risque de méningiome – Point d’Information
Participation d’Amavea à l’élaboration de ces documents
La mise en place de ces documents a été initialisée dès l’automne 2018. Nathalie Grillot, secrétaire de l’association Amavea, a participé activement à la révision des documents dès les premières réunions. Ensuite, ce travail s’est poursuivi et suite à sa création en Janvier 2019, nous avons pu continuer ce travail dans le cadre de l’association.
Ces documents sont très importants pour informer les patients sur les risques de développer des méningiomes suite à la prise d’Androcur ou de ses génériques et l’association est là pour le soutien de toute personne ayant des questions, inquiétudes, sur le sujet.
Nous tenons aussi à rassurer: la prise d’Androcur augmente fortement le risque de méningiome mais toutes les personnes sous ce traitement ne développent pas forcement la tumeur. Cependant, certains symptômes neurologiques sont significatifs. Vous retrouverez ces informations dans le flyer de l’association et vous pouvez nous contacter pour toute information complémentaire.
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