Quelle meilleure date que le 8 mars, journée internationale des droits de la femme pour évoquer les risques des effets indésirables des traitements progestatifs et apporter mon témoignage pour illustrer ces propos.
J’ai longtemps hésité à témoigner et si je le fais aujourd’hui c’est pour prévenir les femmes et leur éviter de subir le même cataclysme.
La santé est bien trop importante pour qu’on reste silencieux.
J’ai 54 ans et de 2006 à fin 2020, soit pendant 14 ans, j’ai pris sur prescription gynécologique du Lutenyl, du Surgestone et du Colprone afin de soulager des douloureux kystes aux seins et comme contraceptif.
Malgré de nombreux maux de tête de plus en plus fréquents, et de plus en plus violents signalés à divers médecins, généraliste, ophtalmologue et gynécologue, je n’ai pas fait d’autres examens.
C’est en août 2020 après de terribles vertiges m’empêchant de me lever que je décide de consulter un ORL. Je passe une IRM cérébrale le 24 novembre 2020. Le résultat tombe et le diagnostic révèle alors 3 tumeurs cérébrales.
Tout s’écroule alors et bouleverse à jamais mon quotidien.
En novembre 2021, je subis une première opération pour enlever un méningiome ostéo méningé occipital.
Le deuxième méningiome de grosse taille et malheureusement très mal situé dans le chiasma optique et appuyant sur les deux nerfs ne peut être opéré d’après les neurochirurgiens.
En mai 2022, après plusieurs années d’attente, je pars à Nice au centre Antoine Lacassagne pour faire 30 séances de protonthérapie pour essayer de réduire la tumeur qui comprime et abime mes nerfs optiques.
Malheureusement cela n’aura aucun effet sur la tumeur.
En décembre 2023, mon état de santé se dégrade et le neurochirurgien m’annonce qu’il faut opérer en urgence pour éviter le pire c’est à dire de perdre la vue.
Le 1er février 2024, malgré les nombreux risques, je subis donc une nouvelle et deuxième intervention pour retirer le méningiome.
Je passe vite fait volontairement, sans rentrer dans les détails sur les douleurs physiques et psychologiques pourtant bien réelles.
Aujourd’hui pour moi la prochaine étape dans ce parcours du combattant qui dure depuis plus de 3 ans, c’est la convalescence, l’acceptation du handicap, des dommages dans la vie de tous les jours et du retentissement des effets de la prise de ces médicaments dans ma vie familiale, sentimentale et professionnelle.
Malheureusement, je ne suis pas seule dans ce cas, nous sommes des milliers et nous avons la chance d’être comprises, accompagnées et soutenues par l’association AMAVEA présidée par Emmanuelle HUET-MIGNATON qui œuvre beaucoup pour nous toutes.
Devant le risque majeur de développer des méningiomes, je voudrais dire à toutes les femmes qui suivent un traitement à base de progestérone ou qui doivent le faire que cela n’est pas sans risques et qu’elles doivent l’associer à une surveillance par IRM cérébrale afin de vérifier que tout va bien.
Notre santé est notre bien le plus précieux nous devons en prendre soin.