Menu Fermer

Sophie, 51 ans, 6 ans de Lutéran et Lutényl, 1 méningiome opéré

A mon tour d’apporter mon témoignage concernant ce jeudi 11 juin 2021, qui a changé ma vie.

Je m’appelle Sophie, j’ai 51 ans et j’ai pris du Lutéran pendant un an et du Lutenyl pendant 5 ans.

Depuis plusieurs mois, j’avais très mal à la tête de jour comme de nuit, et je ressentais comme un étau autour de la tête le soir. Je prenais du paracétamol et de l’ibuprofène pour soulager ces douleurs. De plus, je perdais l’équilibre par moment, je butais sur certains mots, la lumière des lampes m’éblouissait à droite ,j’étais hyper joviale, très extravertie mais très fatiguée. Cependant , ne voulant inquiéter personne , je donnais le change.
Ma médecin, me disait que tout cela était lié au stress, la préménopause qui me travaillait, bref rien de bien grave. J’ai insisté pour passer un IRM, je savais qu’il y avait un risque de méningiomes avec les progestatifs que j’avais pris. De plus, mon père est mort en 1976 d’une tumeur à la tête..forcément je n’étais pas sereine.
J’ai pris mon rendez-vous avec un professeur radiologue au CHU de Rennes, là j’ai eu beaucoup de chance. Aussitôt mon IRM passé, il m’attendait dans son bureau.Il m’a expliqué que j’avais un méningiome de 5 cm dans la tête , image à l’appui. iI était situé à droite  localisé sur la petite aile du sphénoïde et sur le processus clinoïde antérieur droit avec un œdème péri-lésionnel et un début d’hydrocéphalie controlatéral.
Lorsque j’écris que j’ai eu beaucoup de chance, c’est que ce professeur ne m’a pas laissé repartir et m’a emmené au troisième étage au service de neurochirurgie. J’y suis resté 5 jours, sous morphine et corticoïde, un neurochirurgien  ( qui est devenu mon neurochirurgien) est venu m’expliquer que mon cas serait étudié avec d’autres neurochirurgiens et que j’aurais une opération. Ils m’ont laissé sortir une semaine pour que je puisse me préparer et m’organiser.
Ce qui est étonnant c’est que pendant toute cette période, je n’avais pas peur. Je remontais le moral des troupes, j’envoyais des photos de moi en tenue sexy: blouse, charlotte et chaussettes de contention, juste avant de partir me faire opérer, je m’occupais de mes voisines, plus anciennes que moi. Bref j’étais d’une force incroyable. Mes collègues m’ont dit que j’étais limite euphorique..
Le neurochirurgien avait voulu nous recevoir , mon mari et moi-même pour nous expliquer les risques de cette opération.
Avc , perte de mon œil droit, hématome post opératoire et risques infectieux , voilà ce que je pouvais avoir.
L’opération a eu lieu le 24 juin 2021. Le soir, je me suis réveillée en soin intensif, sans aucunes séquelles. Le lendemain, je suis retournée dans une chambre seule pendant 48h, j’ai marché dès le matin ,mon pansement a été enlevé le lendemain. Je suis sortie le 29 juin de l’hôpital en forme.
Mon neuro chirurgien m’avait prévenu en me disant attention, votre moral va baisser. Effectivement ce fut le cas. Juillet, Août et début septembre furent compliqués. L’angoisse est venue, j’ai réalisé ce qu’il m’était arrivé. En juillet mon neurochirurgien était en vacances, je n’avais plus de médecin traitant car elle était partie, et j’habite dans un  petit village . Mais là encore, j’ai eu de la chance car un réseau de gens bienveillants s’est formé: les secrétaires du service de neurochirurgie, mon vétérinaire, les infirmières libérales, les pharmaciens, mon hypnotérapeuthe, ma psychotérapeuthe et mon ostéopathe m’ont vraiment aidé. J’avais également, mon mari , mes enfants, ma soeur, mes amis et mes collègues qui étaient un soutien permanent.
Aujourd’hui je suis toujours en arrêt, mon neurochirurgien m’avait trouvé très angoissé et très fatigué à mon rendez-vous post op au mois de septembre. Il a souhaité m’arrêter jusqu’au 3 janvier . Il m’a dit qu’il fallait qu’ensuite mon médecin traitant me prescrive une reprise en mi temps thérapeutique.
Je suis sous le régime de la msa ( Mutualité Sociale Agricole). J’ai eu un rendez-vous le 29 décembre avec le médecin du travail. Celui-ci n’a pas voulu que je reprenne. Il a demandé un mois d’arrêt supplémentaire car il connaît la pression des centres de gestion.
Je vais mieux, je ne dors pas énormément donc la fatigue persiste.
J’espère reprendre le 31 janvier, histoire de reprendre le cours de ma vie professionnelle.
Je voudrais rassurer les personnes qui vont se faire opérer. Effectivement ce n’est pas une opération anodine, et l’après, est source d’angoisse. Cependant, grâce à l’association, aux personnes que l’on rencontre  et à nous même ( nous les warriors 🙂 ), nous arrivons à nous en sortir et à avancer.
Je conseille à toutes et à tous d’adhérer à l’association AMAVEA. Le travail d’Emmanuelle Mignaton, de Sarah Cahlan, et de Nathalie Grillot (et son super Blog), mérite tout notre soutien.
Que la force soit avec vous 🙂
Sophie