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OUEST-FRANCE – TÉMOIGNAGE. Atteinte d’une tumeur au cerveau, elle met en cause un médicament progestatif

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TÉMOIGNAGE. Atteinte d’une tumeur au cerveau, elle met en cause un médicament progestatif

Quinze femmes se sont réunies, pour la première fois, à Saint-Herblain, pour témoigner de leurs parcours après le traitement d’un méningiome, une tumeur au cerveau. L’une d’elles, Marie-Sophie Dupont, raconte « un an et demi d’errance médicale ».

Marie-Sophie Dupont, ancienne responsable communication du CFA de Saint-Herblain, raconte le long et douloureux parcours après son opération d’un méningiome. | OUEST-FRANCE

Ouest-France Modifié le 13/10/2022 à 17h10 Publié le 13/10/2022 à 09h58

Marie-Sophie Dupont était la dynamique responsable de la communication du CFA (Centre de formation d’apprentis) de Saint-Herblain. En 2019, à la suite de très fortes migraines, on lui diagnostique un méningiome causé par la prise de progestérone.

“Quelques jours avant la soirée des diplômés du CFA, j’ai été prise de migraines ingérables. Hospitalisée en urgence, l’IRM fait apparaître une tumeur au cerveau, liée à la prise de médicaments”​, raconte, avec émotion, Marie-Sophie Dupont.

« J’étais coupée du monde, je ne pouvais rien faire après l’opération »

Un mois d’attente avant une opération chirurgicale délicate. L’opération se passe bien, mais des complications postopératoires et des séquelles laissent Marie-Sophie au bord de la route. “Ce fut comme une sortie de route ! Je ne pouvais rien faire, ni lire, ni regarder un écran. J’ai perdu le goût et l’odorat de façon irréversible. Un an et demi d’errance médicale. J’étais coupée du monde…”

Très entourée par sa famille, Marie-Sophie pratique la méditation et la marche, tout en gérant son énergie dans tous les gestes de la vie quotidienne. “Après l’intervention chirurgicale, on se sent larguée dans la nature.”​ Des séquelles physiques et psychologiques engendrent de l’isolement et de la souffrance durant toute la convalescence. La sortie de route sera complétée par l’annonce, au téléphone, de sa mise en invalidité par le médecin de la Caisse primaire d’assurance maladie.

[À Saint-Herblain, quinze femmes atteintes de méningiomes ont partagé leurs témoignages au sein de l’association Amavéa.]

À Saint-Herblain, quinze femmes atteintes de méningiomes ont partagé leurs témoignages au sein de l’association Amavéa. | OUEST-FRANCE

Lutéran, Lutényl et autres progestatifs sont concernés

Aujourd’hui, Marie-Sophie Dupont est la déléguée régionale de l’association Amavéa qui soutient, depuis 2015, les victimes de méningiomes dus à l’Androcur, au Lutéran, au Lutényl et autres progestatifs. Ces trois médicaments peuvent avoir, comme effet secondaire, le développement de tumeurs au cerveau appelées méningiomes. Souvent désigné comme une tumeur bénigne, le méningiome cache une maladie qui n’a rien de bénin, avec des séquelles comme la perte de langage, de la mobilité, de l’odorat et du goût.

Regroupant les témoignages des victimes, l’association Amavéa crée un réseau d’entraide et veut favoriser la diffusion de l’information auprès des patients et du corps médical. “Les risques de méningiome liés à l’Androcur sont connus depuis 2007, mais l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) n’a informé les médecins et les patientes qu’en juin 2018″​, précise Emmanuelle Mignaton, la présidente de l’association. S’appuyant sur un conseil scientifique composé de médecins et de chirurgiens, Amavéa diffuse des livrets d’informations et de témoignages, des histoires de vies gravement impactées par le méningiome.