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Méningiomes associés à une exposition prolongée aux progestatifs : caractéristiques et pronostic – Androcur- Lutéran – Lutényl

cerveau androcur

Nouvelle publication dans la revue Neurochirurgie!
Graillon et al. du CHU de la Timone à Marseille viennent de publier leur expérience dans la prise en charge des Méningiomes sous progestatifs de synthèse.
Ils retrouvent une sur-représentation de méningiomes de la base du crâne ainsi que de morphologie transitionnelle.
Par ailleurs, ils retrouvent une décroissance du volume des méningiomes plus importante chez les patientes après arrêt de l’Acetate de Cyproterone qu’après arrêt de l’Acetate de Nomegestrol ou de l’Acetate de Chlormadinone.

Objectif

L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques et le pronostic des méningiomes associés aux progestatifs, ainsi que leur prise en charge.

Matériel et méthodes

Nous avons inclus 53 patients opérés et/ou suivis dans le service pour méningiome avec une prise de progestatif supérieure à un an et avec un arrêt récent du traitement.

Résultats

L’acétate de cyprotérone (CPA), l’acétate de nomégestrol (NomA) et l’acétate de chlormadinone (ChlA) étaient impliqués dans la plupart des cas. La durée moyenne de la prise de progestatifs était de 17,5 ans.

Les tumeurs étaient multiples dans 66 % des cas et localisées à la base antérieure et médiale du crâne dans 71 % des cas. Le sous-type transitionnel représentait 16/25 tumeurs; 19 méningiomes étaient de grade I de l’OMS et 6 de grade II.

Les taux de sous-type transitionnel et de localisation de la base du crâne étaient significativement plus élevés que dans la population générale de méningiomes opérés appariés. Aucune différence n’a été observée quant au garde OMS. Mais l’indice de prolifération Ki67 tendait à être plus bas et 5/6 des méningiomes de grade II de l’OMS ont été classés au grade II en raison d’une invasion cérébrale.

Une forte expression des récepteurs de la progestérone a été observée dans la plupart des cas.

Après l’arrêt du traitement par progestatif, une récupération visuelle spontanée a été observée chez 6/10 patients. Sous CPA (n = 24) et ChlA/NomA (n = 11), le volume tumoral a diminué chez 71 % et 18 % des patients, s’est stabilisé chez 25 % et 64 % des patients et a augmenté chez 4 % et 18 % des patients, respectivement. L’évolution volumétrique était variable en fonction de la localisation tumorale.

Conclusions

Le résultat à l’arrêt des progestatifs est favorable mais différent en comparant CPA versus ChlA-NomA et de la localisation tumorale. Un suivi à long terme est nécessaire.

Dans la plupart des cas, une surveillance est recommandée et la chirurgie peut être évitée.

Lien vers l’étude ici : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0028377021001454?via%3Dihub#!

 

Mots clés

Méningiome
Progestatif
Récepteur à la progesterone
Acétate de cyprotérone (Androcur)
Acétate de chlormadinone (Lutéran)
Acétate de nomegestrol (Lutényl)

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