Note de l’association : ces mesures ont été prises dans le groupe de travail “Méningiomes et progestatifs” à l’ANSM, dans lequel l’association siège depuis sa création en janvier 2019.
Informer que l’opération n’est pas toujours obligatoire, car les méningiomes peuvent régresser à l’arrêt du traitement hormonal, est aussi un trvail de fonds de l’association depuis sa création.
Contexte
En 2018, un risque augmenté, dose-effet dépendant, de méningiomes intracrâniens lié à l’utilisation prolongée de l’acétate de cyprotérone à de fortes doses (>=25 mg/jour), a été quantifié et rendu public en France. Des mesures de réduction des risques ont été prises par les autorités sanitaires avec une information des professionnels de santé et patients, un rappel des indications visant à limiter l’utilisation et un dépistage des méningiomes par IRM cérébrale.
Objectif
L’objectif de cette étude était, à partir des données du système national des données de santé (SNDS), de mesurer l’impact des actions mises en oeuvre pour réduire le risque de méningiomes lié à l’utilisation de l’acétate de cyprotérone.
Résultats
Entre août 2018 et décembre 2021 le nombre de personnes traitées par l’acétate de cyprotérone à forte dose a diminué de 85%, avec une baisse plus marquée pour les femmes (-88%) que pour les hommes (-69%) et les femmes transgenres (-50%). En décembre 2021 7 900 personnes ont utilisé l’acétate de cyprotérone à forte dose contre 55 000 en août 2018 et 85 000 en janvier 2010. Cette baisse a résulté d’un grand nombre d’arrêts de traitement lors de la première vague d’actions de fin août à octobre 2018 (information initiale avec une couverture médiatique très importante, rappel de bon usage et instauration d’une surveillance par IRM avec relais auprès des médecins) mais aussi lors de la deuxième vague en juin et juillet 2019 avec des courriers nominatifs aux médecins et patients, et la mise en place d’une «attestation annuelle d’information» à cosigner par le médecin et patient. Ainsi près de 92% des personnes traitées en juin 2018 ne continuait plus leur traitement en décembre 2021 avec un pic marqué d’arrêts après chacune des vagues d’actions en octobre 2018 et juillet 2019. Nous n’avons pas constaté de report massif sur un produit donné mais une dispersion vers d’autres hormones usuelles (pour les femmes 35%) et la spironolactone, diurétique à effet antiandrogène (pour les femmes 5% et pour les hommes 3%). Les instaurations de d’acétate de cyprotérone ont reculé entre juin 2018 et décembre 2021 de plus de 94 %.
Le recours aux IRM cérébrales de dépistage de méningiome est devenu fréquent, quoique non systématique, avec près de 70% des femmes utilisatrices d’acétate de cyprotérone en décembre 2021 qui ont réalisé cette imagerie et à un niveau moindre près de 50% des hommes (en août 2018, avant les actions ces taux étaient de 11% et 13%, respectivement). Pour les initiations d’acétate de cyprotérone le recours aux IRM a été inférieur, 45% pour les femmes et 32% chez les hommes.
Le nombre annuel de femmes opérées de méningiome intracrânien, au cours ou dans l’année suivant une exposition à l’acétate de cyprotérone, s’est ainsi réduit de 95 femmes opérées en 2017 à 7 en 2021, soit -93%.
Conclusion
Au total, les actions réalisées ont fortement réduit la consommation d’acétate de cyprotérone, ce qui a eu depuis pour conséquence un effondrement du nombre de nouveaux méningiomes intracrâniens opérés et attribuables à ce médicament.
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