Menu Fermer

Anxiété et dépression chez les patients atteints d’un méningiome intracrânien : une analyse par méthodes mixtes

Anxiété et dépression chez les patients atteints d’un méningiome intracrânien :

une analyse par méthodes mixtes

Graham Kasper, Shannon Hart, Nardin Samuel, Colleen Fox and Sunit Das

Étude canadienne

Texte source

Abréviations

ESCC-SM : l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes sur la santé mentale (ESCC-SM)

HADS: Hospital Anxiety and Depression Scale (Échelle d’anxiété et de dépression de l’hôpital)

OMS : Organisation mondiale de la santé

WW : Surveillance

Résumé

Contexte : Alors que le diagnostic d’une tumeur intracrânienne de haut grade est connu pour être associé à un fardeau psychosocial plus important, le fardeau associé aux méningiomes est moins bien décrit. Cette étude visait à examiner le fardeau de la santé mentale chez les patients atteints de méningiomes qui ont subi une résection chirurgicale ou une observation en série, afin d’identifier et de mieux faire connaître les lacunes dans les soins.

Méthodes : L’échelle d’anxiété et de dépression de l’hôpital (HADS) a été soumise aux participants. Des tests exacts de Fisher ont été réalisés pour évaluer les distributions de fréquences et des tests ont été appliqués pour comparer les scores HADS des patients postopératoires et non chirurgicaux. Des entretiens semi-structurés ont été réalisés avec un sous-ensemble de participants. L’analyse thématique des entretiens a permis d’identifier les thèmes émergents.

Résultats : Trente patients atteints de méningiomes intracrâniens répondaient aux critères d’inclusion. L’âge moyen de la cohorte était de 56,01 ans et 66,67% étaient des femmes (n = 20). Quatorze ont subi une intervention chirurgicale ; seize ont été traités de manière conservatrice avec observation. Le délai moyen depuis le diagnostic de l’échantillon était de 37,6 mois. La prévalence des symptômes légers à sévères d’anxiété était de 28,6 % chez les patients traités par chirurgie et de 50 % chez les patients sous surveillance active (p = 0,325). La prévalence des symptômes légers à sévères de dépression était de 7,14% chez les patients traités par chirurgie et de 6,25% chez les patients en surveillance active (p = 0,533). Les thèmes émergents de huit entretiens révèlent l’influence de la résilience, de l’incertitude et du temps, du soutien social, des interactions avec les experts médicaux et des difficultés pendant le rétablissement sur la santé mentale.

Conclusion : Les résultats de la présente étude révèlent que les patients atteints de méningiomes subissent un lourd fardeau en matière de santé mentale, ce qui illustre la nécessité d’améliorer les soins centrés sur le patient et axés sur la santé mentale.

Mots-clés : Anxiété, Dépression, Analyse de méthodes mixtes, Méningiome, Surveillance.

Contexte

Les méningiomes sont les tumeurs intracrâniennes primaires les plus fréquentes en Amérique du Nord, représentant environ un quart de toutes les lésions non métastatiques.

Par rapport aux autres tumeurs intracrâniennes, les méningiomes évoluent souvent lentement et ont généralement un bon pronostic : le taux de survie à 5 ans et le taux de survie à 15 ans atteignent respectivement 85-90 % et 75-80 %. La lenteur de leur croissance, associée à l’utilisation de plus en plus répandue de l’imagerie crânienne, fait que de nombreux patients sont diagnostiqués de manière fortuite et souvent sans aucun symptôme associé.

La chirurgie reste le pilier du traitement des méningiomes et est souvent curative si une résection totale est obtenue. Cependant, de nombreux méningiomes asymptomatiques ne sont pas traités et font l’objet d’une surveillance régulière par imagerie en série. Malgré leur pronostic favorable, il existe un risque de récidive après résection, en particulier pour les tumeurs de haut grade.

Les méningiomes sont relativement peu étudiés par rapport à leurs homologues malins. Cette affirmation est vraie lorsque l’on examine le bien-être mental et émotionnel des patients atteints de méningiomes par rapport aux patients atteints de tumeurs cérébrales de grade supérieur. Par exemple, la dépression et l’anxiété sont courantes chez les patients atteints de tumeurs cérébrales, avec une prévalence de la dépression allant de 10 à 40 % et une prévalence de l’anxiété allant de 5 à 50 % ; cependant, la majorité des études portant sur cette relation se sont concentrées sur des populations de tumeurs de haut grade, sans prendre en compte de manière significative les méningiomes.

En outre, par rapport aux patients atteints de tumeurs plus agressives, les patients atteints de méningiomes présentent des taux de récidive plus faibles, évitent souvent les traitements adjuvants et bénéficient d’une période de suivi à long terme plus longue. Chacun de ces éléments contribue à une expérience unique pour le patient. Compte tenu de leur prépondérance relative par rapport aux autres tumeurs cérébrales (aggravée par leur pronostic favorable et les taux de survie plus élevés des patients), les conséquences des problèmes de santé mentale, comme l’anxiété et la dépression, sur les patients vivant avec des méningiomes sont probablement beaucoup plus importantes qu’on ne le pense actuellement. De plus, comme le système de santé canadien continue de mettre l’accent sur la prestation de soins holistiques et centrés sur le patient, la reconnaissance du bien-être ou de la détresse mentale et émotionnelle des patients atteints de méningiomes doit faire partie de la nouvelle norme de soins. Il est donc nécessaire d’évaluer et de comprendre le fardeau des symptômes d’anxiété et de dépression dans cette population de patients afin d’améliorer la qualité des soins qu’ils reçoivent.

De plus, les recherches qui ont exploré le poids de la dépression et de l’anxiété chez les patients atteints de méningiomes se sont principalement appuyées sur des données quantitatives. L’absence d’analyse qualitative, explorant les perspectives des patients concernant l’effet de leur diagnostic, de leur traitement et des soins de suivi, a probablement contribué au manque de résultats concluants dans ce domaine d’étude. Les méthodes qualitatives ajoutent de la profondeur et du contexte à l’étendue des informations fournies par les données quantitatives et elles sont largement utilisées dans la recherche sur la santé mentale. L’utilisation d’une telle approche pour cette population de patients présente l’avantage d’améliorer la compréhension par la communauté scientifique des expériences uniques vécues par les patients atteints de tumeurs cérébrales bénignes, d’obtenir directement le point de vue personnel des patients et de permettre la formulation de nouvelles hypothèses pour les recherches futures.

La combinaison de méthodes quantitatives et qualitatives permet une meilleure compréhension des données recueillies que l’une ou l’autre approche seule. Il s’agit d’un excellent outil pour étudier les symptômes d’anxiété et de dépression chez les patients atteints d’un méningiome de bas grade, car il est nécessaire d’explorer la profondeur et le contexte de ces symptômes (ce que l’analyse qualitative permet de mieux saisir), tout en obtenant des données complémentaires et convergentes décrivant la prévalence et l’intensité de ces symptômes (ce que l’analyse quantitative permet de mieux saisir).

À cette fin, nous avons réalisé une étude à méthode mixte utilisant une analyse quantitative et qualitative pour identifier la charge et la prévalence des symptômes de dépression et d’anxiété chez les patients atteints de méningiome. Nous avons cherché à comparer ces symptômes et les expériences des patients entre ceux qui ont été traités par chirurgie et ceux qui ont subi une observation en série.

Matériel et méthodes

Conception de l’étude

Une méthode mixte séquentielle explicative a été utilisée. Les patients identifiés lors du recrutement ont été informés de l’étude lors d’une visite à la clinique de neurochirurgie, ou par téléphone. Après avoir obtenu leur consentement éclairé, les participants ont rempli le questionnaire HADS immédiatement ou ont planifié une évaluation ultérieure par téléphone. Les résultats ont été dépersonnalisés.

Un sous-ensemble de douze participants, cinq qui ont subi une intervention chirurgicale et sept qui ont poursuivi l’attente sous surveillance, a été identifié au hasard pour participer à la phase d’entretien. Les entretiens, auxquels seuls l’enquêteur et la personne interrogée ont participé, ont été réalisés et enregistrés par téléphone. Les enregistrements ont ensuite été transcrits, dépersonnalisés et analysés. Quatre personnes identifiées pour participer à la phase d’entretien de l’étude n’ont pas terminé les entretiens (trois pour des raisons logistiques et une qui a retiré son consentement pour cette phase de l’étude). Le processus d’entretien s’est poursuivi jusqu’à ce qu’un niveau satisfaisant de saturation thématique soit atteint, ce qui s’est produit après huit entretiens (chirurgie = 5, WW = 3). Toutes les évaluations et les entretiens ont été administrés et documentés par le premier auteur.

Les participants ont été répartis dans un sous-groupe “chirurgie” ou “attente vigilante” à des fins de comparaison.

Sélection des participants

L’étude a été approuvée par le comité d’éthique de la recherche de l’Unity Health Toronto, et toutes les recherches ont été effectuées conformément aux directives pertinentes, notamment la Déclaration d’Helsinki. Les patients adultes atteints de méningiomes intracrâniens de grade I ou II selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et pris en charge par le chercheur principal (SD) ont été considérés comme des participants possibles. Cette décision a été prise secondairement à des contraintes logistiques. De juillet 2018 à février 2019, 56 personnes ont été contactées et 32 ont accepté de participer. Pour les participants qui ont été recrutés lors de rendez-vous à distance/téléphoniques, un consentement verbal a été obtenu, sinon un consentement écrit a été obtenu de tous les autres participants. Cette procédure a été approuvée par le comité d’éthique. Les critères d’exclusion étaient les suivants : diagnostic d’anxiété et/ou de dépression préexistant à un diagnostic de méningiome, absence de maîtrise de l’anglais et troubles cognitifs empêchant la compréhension et la communication de l’étude et de ses objectifs. Deux patients ont été retirés en raison d’un diagnostic préalable d’anxiété et/ou de dépression.

Mesures des résultats

Anxiété et dépression

L’échelle d’anxiété et de dépression de l’hôpital (HADS) a été utilisée pour détecter les symptômes d’anxiété et de dépression. L’HADS se compose de 14 questions conçues pour évaluer l’anxiété et la dépression (7 questions chacune). Chaque question est notée de 0 à 3, avec 3 représentant une symptomatologie plus grave, générant un score pour l’anxiété et un autre pour la dépression. Les scores ≤ 7 indiquent un score normal, les scores ≥ 11 indiquent une anxiété ou une dépression cliniquement pertinente, et les scores de 8 à 10 indiquent une anxiété ou une dépression légère. L’HADS a démontré une fiabilité de cohérence interne élevée avec un coefficient alpha de Cronbach de 0,816 pour l’anxiété et de 0,776 pour la dépression.

Des entretiens semi-structurés ont été menés afin d’étudier les perspectives des participants concernant leur santé mentale (Fichier supplémentaire 1 : Guide d’entretien). Ce format permettait une certaine souplesse pour explorer les sujets pertinents qui émergeaient librement de la discussion. Les questions portaient sur la santé mentale et le bien-être des participants, en particulier sur les symptômes d’anxiété et de dépression, ainsi que sur leurs préoccupations générales, l’accès à des réseaux de soutien ou leur absence, et la satisfaction ou l’insatisfaction à l’égard de leur expérience cumulative en tant que patient.

Mesures supplémentaires

Données sociodémographiques et cliniques

L’âge, le sexe, le grade et la localisation de la tumeur, les symptômes présentés (déficits neurologiques), les traitements employés (chirurgie, radiation, surveillance en série) et les résultats du traitement (étendue de la résection) ont été enregistrés à partir du dossier médical.

Analyse statistique

Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide de SPSS Statistics version 27 (IBM Corporation, Armonk, NY). Des statistiques sommaires ont été calculées pour la cohorte et chaque sous-groupe. Un test exact de Fisher pour les variables catégorielles a été réalisé pour évaluer la signification statistique des distributions de fréquence des scores normaux (≤ 7) par rapport aux scores légers/élevés (> 7). Des tests t d’échantillons indépendants supposant des variances inégales ont été réalisés pour comparer les scores moyens d’anxiété et de dépression HADS entre les sous-groupes. Les tests statistiques ont été considérés comme significatifs si la valeur P était inférieure à 0,05 (bilatéral).

Analyse thématique

Les données qualitatives ont été évaluées en utilisant une approche d’analyse thématique descriptive des données. Un codage ouvert a été généré inductivement, en parallèle et indépendamment par deux enquêteurs pour chaque transcription d’entretien, en étiquetant les idées, les concepts et les thèmes dans le texte. Les thèmes émergents ont été affinés, en utilisant des analyses comparatives itératives pour identifier des modèles et développer des relations entre les concepts établis dans les transcriptions. En utilisant le codage axial, les données des transcriptions ont été reliées pour révéler les thèmes et sous-thèmes finaux. Nous avons ensuite comparé leurs analyses et généré des thèmes et sous-thèmes généraux décrivant la somme des données. Les analyses ont ensuite été révisées par notre co-investigateur expérimenté en recherche qualitative.

Résultats

Trente participants ont été inclus dans l’étude, dont 14 (46,7%) dans le sous-groupe chirurgie et 16 (53,3%) dans le sous-groupe WW. Il n’y avait pas de différences significatives dans les données démographiques entre les deux groupes. Le tableau 1 présente en détail toutes les statistiques récapitulatives.

Tableau 1 Informations démographiques et médicales des participants

Voir tableau source

Variable                                   Résection post-chirurgicale résection, n (%)                    Surveillance, n (%)

Nombre                                   14 (46,67)                                                                           16 (53,33)

Âge (années)

Fourchette                               39-80                                                                                    33-84

Mx (Sx)                                     55,71 (10,59)                                                                       56,31 (14,35)

Sexe

Hommes                                  5 (35,71)                                                                               5 (31,25)

Femmes                                   9 (64,29)                                                                              11 (68,75)

Grade de la tumeur

Stade I de l’OMS                      11 (78,57)                                                                             –

Grade II de l’OMS                    3 (21,43)                                                                               –

Ampleur de la résection de la tumeur

Total                                         12 (85,71)                                                                              –

Sous-total                                2 (14,29)                                                                                –

Latéralisation de la tumeur

Droite                                      6 (42,86)                                                                             11 (68,75)

Gauche                                    5 (35,71)                                                                              3 (18,75)

Autre (bilatérale, non précisée) 3 (21.43)                                                                          2 (12.50)

Localisation de la tumeur

Angle ponto-cérébelleux         0 (0)                                                                                2 (12,50)

Convexité                                  3 (21,43)                                                                          2 (12,50)

Falcine                                       3 (21,43)                                                                          3 (18,75)

Foramen Magnum                   1 (7.14)                                                                           0 (0)

Sillon olfactif                            1 (7.14)                                                                            2 (12.50)

Parasagittal                              0 (0)                                                                                 1 (6.25)

Fosse postérieure                    1 (7.14)                                                                            2 (12.50)

Sphénoïdale                             3 (21,43)                                                                         2 (12,50)

Tentorielle                                1 (7,14)                                                                           2 (12,50)

Autre (bilatéral, multiple)     1 (7,14)                                                                           2 (12,50)

Antécédents de radiothérapie

Oui                                            3 (21,43)                                                                         2 (12,50)

Non                                           11 (78,57)                                                                       14 (87,50)

Symptômes actuels

Céphalée                                   8 (57,14)                                                                       7 (43,75)

Déficit moteur                         8 (57,14)                                                                       3 (18,75)

Crise d’épilepsie                      3 (21,43)                                                                       1 (6,25)

Vertiges/étourdissements/

Instabilité                                4 (28.57)                                                                        3 (18.75)

Déficit visuel                           5 (35,71)                                                                        4 (25,00)

Antécédents de facteur de risque neurologique (HTN, DLD, tabagisme)

Oui                                          6 (42,86)                                                                        6 (37,50)

Non                                         8 (57,14)                                                                       10 (62,50)

Fréquence et intensité de l’anxiété et de la dépression

La prévalence de l’anxiété légère à cliniquement pertinente (scores HADS > 7) dans la cohorte étudiée était de 40 % ; dans le sous-groupe chirurgie, la prévalence était de 28,6 % et dans le sous-groupe WW, elle était de 50 %. La prévalence de la dépression légère à cliniquement pertinente (scores HADS > 7) dans la cohorte était de 6,67 % ; dans le sous-groupe chirurgie, la prévalence était de 7,14 % et dans le sous-groupe WW, elle était de 6,25 %. Les distributions de fréquence des cas d’anxiété et de dépression positifs (scores > 7) et non positifs (scores ≤ 7) ne différaient pas significativement entre les sous-groupes Chirurgie et WW (anxiété : p = 0,325, dépression : p = 0,533) (tableau 2). Il n’y avait pas de différence significative dans les scores moyens d’anxiété ou de dépression en comparant les deux sous-groupes (anxiété : p = 0,587, dépression : p = 0,798) (tableau 2).

Tableau 2 Résultats concernant l’anxiété et la dépression

Voir tableau source

HADS                                             Résection post-chirurgie                     Attente vigilante          Total

n (%)          Scores bruts,                           n (%)        Scores bruts,            n (%)        Scores bruts,

                                                            M (SD)                                                        M (SD)                                        M (SD)

HADS A                         –                 6.21 (3.91)                               –                7.06 (4.54)                –               7 (4.00)

Bas (≤ 7)                    10 (71.43)     4.2 (2.20)                                8 (50)            3.25 (2.66)                18 (60)      3.78 (2.39)

Modéré/élevé (> 7)   4 (28.6)        11.25 (2.06)                             8 (50)           10.88 (1.96)              12 (40)       11 (1.91)

HADS D                        –                3.21 (2.99)                               –                  2.94 (2.85)                –                 3.07 (2.88)

Bas (≤ 7)                    13 (92.86)     2.77 (2.59)                              15 (93.75)     2.4 (1.96)                 28 (93.33)   2.57 (2.23)

Modéré/élevé (> 7)   1 (7.14)         9                                              1 (6.25)        11                              2 (6.67)      10 (1.41)

Relation du temps sur l’anxiété et la dépression

Au moment de l’évaluation avec le questionnaire HADS, le temps écoulé depuis le diagnostic pour l’ensemble de la cohorte était compris entre 2 et 182 mois, avec une moyenne de 37,6 mois. Une analyse de régression linéaire a été effectuée pour évaluer l’impact du temps écoulé depuis le diagnostic sur les scores HADS. Bien que les scores aient tendance à diminuer avec le temps écoulé depuis le diagnostic, aucune relation significative n’a été révélée (p = 0,217 pour la dépression et p = 0,113 pour l’anxiété).

Analyse thématique

La durée moyenne des entretiens était de 41,9 minutes. L’analyse thématique a révélé quatre thèmes communs : la résilience personnelle, l’impact de l’incertitude et du temps, l’importance du soutien social et les difficultés de santé mentale pendant le rétablissement. Les statistiques sommaires des participants aux entretiens sont présentées dans le tableau 3.

Tableau 3 Informations démographiques sélectionnées des participants à l’entretien et scores HADS

Voir tableau source

Variable                                   Résection post-chirurgicale, résection, n (%)              Surveillance, attente, n (%)   Total

Nombre                                   5 (62,5)                                                                                 3 (37,5)                                       8

Âge (années)

Fourchette                               46-68                                                                                   33-52                                          33-68

Moyenne                                  52,8                                                                                      43                                                49,1

Sexe

Hommes                                  2 (40)                                                                                  0 (0)                                             2 (25)

Femmes                                   3 (60)                                                                                  3 (100)                                         6 (75)

Symptômes présents

Céphalée                                 2 (40)                                                                                  3 (100)                                          5 (62,5)

Déficit moteur                        3 (60)                                                                                 2 (66,7)                                         6 (75)

Crise d’épilepsie                     2 (40)                                                                                 0 (0)                                              2 (25)

Vertiges/étourdissements/

Instabilité                                0 (0)                                                                                  1 (33.3)                                           1 (12.5)

Déficit visuel                           2 (40)                                                                                1 (33,3)                                           3 (37,5)

Temps écoulé depuis le diagnostic (mois)

Fourchette                               15-66                                                                                 6-64                                                6-66

Moyenne                                  42,6                                                                                   27,3                                                  36,9

Temps écoulé depuis l’opération (mois)

Fourchette                               15-65                                                                                 –                                                         –

Moyenne                                 42,4                                                                                    –                                                         –

HADS A > 7                            2 (40)                                                                                3 (100)                                              5 (62,5)

HADS D > 7                            1 (20)                                                                                1 (33,3)                                              2 (25)

Thème 1 : Résilience personnelle

Ce thème englobe la capacité des participants à faire face à leur diagnostic et à rebondir pendant leur période de rétablissement. Six personnes interrogées ont spécifiquement mentionné avoir une vision autoproclamée positive de la vie : ” Être positif est la seule chose que je dois dire qui est importante ” (Participant B1). Le participant A4 a mis en évidence un exemple de cet optimisme lorsqu’il a dit : ” émotionnellement, même s’il y a beaucoup de choses à gérer… on peut s’attarder là-dessus, ou on peut s’attarder sur le fait que, “Hé, je vais dîner ce soir” “. L’optimisme a été noté comme un trait de caractère de longue date chez les participants – ” ma configuration par défaut est d’être heureux et positif et… de voir le bon côté des choses ” (Participant A5) – et a été fréquemment attribué aux valeurs familiales et à l’éducation : “Nous tirons le meilleur parti de toute situation dans laquelle nous nous trouvons, et cela a toujours été le cas dans [notre famille] ” (Participant A4).

Thème 2 : L’impact de l’incertitude et du temps

Une part importante des périodes de diagnostic et de suivi impliquait de faire face à un certain degré d’incertitude, ce qui a été un catalyseur d’anxiété chez les participants. Les participants ont fait état d’un sentiment accru d’inquiétude et de peur associé à l’inconnu et au manque d’information. Les retards dans l’évaluation après le diagnostic initial ont été une cause notoire de détresse : “C’était probablement plus stressant pour cette [raison], à cause de la période d’attente pour connaître le résultat… C’est stressant de se demander : “Oh mon Dieu, qu’est-ce qui m’arrive ? (Participant B1). La participante B14 a décrit la peur associée à l’inconnu : “[J’ai] commencé à m’inquiéter… parce que je ne sais pas pourquoi c’est là, ou comment c’est arrivé, ou quoi que ce soit de ce genre, donc c’était très effrayant”.

Un scénario similaire se produit au cours du suivi des patients pris en charge de manière chirurgicale ou conservatrice : Un scénario similaire se produit au cours du suivi, tant pour les patients ayant subi une intervention chirurgicale que pour ceux ayant bénéficié d’une prise en charge conservatrice : ” [Le manque d’information] modifie définitivement… mon humeur et ma façon de fonctionner avant [le rendez-vous] ” (Participant B14). L’impact de l’incertitude ou du manque de connaissances est souligné par l’atténuation du stress une fois que l’information est disponible : “Plus j’en savais, mieux je me sentais ” (participant B14).

Thème 3 : Importance du soutien social

Ce thème rend compte des avantages considérables que les patients retirent d’un soutien social significatif, des effets néfastes de l’isolement et de la solitude sur le bien-être mental et du désir d’être soutenu par des pairs qui ont vécu des expériences similaires. Il existe une forte association entre le soutien social et la résilience : “Il y a plus de gens… qui se soucient de vous… et qui passent outre… à la situation dans laquelle vous vous trouvez” (Participant A4). Avoir des amis proches prêts à écouter était une source importante de soutien émotionnel : “Parler avec des amis et… me vider le cœur de ce qui se passe… C’était souvent une libération que de le dire aux gens… et qu’ils… soient là pour moi, m’écoutent et compatissent” (participante B17).

Le désir de disposer de ressources supplémentaires sous la forme d’un soutien par les pairs, afin d’entrer en contact avec des personnes ayant vécu une expérience similaire, est un thème récurrent. Sept des huit personnes interrogées ont déclaré qu’un groupe de soutien par les pairs leur aurait été utile, surtout au début du diagnostic.

Thème 4 : Difficultés de rétablissement

Après le diagnostic initial et la prise en charge, les personnes interrogées ont parlé de la traversée d’une période de plusieurs semaines à plusieurs mois qui a été particulièrement stressante et difficile. Ces difficultés étaient liées au manque de coordination des soins, aux déficits résiduels et au désir de retrouver les niveaux de fonctionnement prémorbides.

Les préoccupations des participants concernant le manque de coordination des soins étaient centrées sur les problèmes de communication entre les professionnels de santé et les patients. Le participant B1, par exemple, a connu des symptômes visuels persistants après la chirurgie et s’est dit inquiet de ne pas avoir eu de nouvelles de son ophtalmologiste ou de son médecin de soins primaires après les visites initiales d’évaluation. Plusieurs participants ont estimé que les liens avec les services de réadaptation ambulatoires n’avaient jamais été établis de manière adéquate et qu’ils devaient naviguer dans ces ressources de manière indépendante.

En ce qui concerne la lutte contre les déficits résiduels, les participants ont parlé de leur désir de retrouver leur fonctionnement de base : “Mon objectif est de revenir à la normale ” (Participant A9). La lutte contre l’incapacité de retrouver les niveaux de fonctionnement antérieurs était pénible : “Quand quelqu’un vous enlève ce qui est normal… vous devez vous battre pour revenir à la normale ” (Participant A5). Bien qu’elle ait accepté l’idée d’une nouvelle “normalité”, la participante A3 a décrit la difficulté de s’adapter à son nouvel état, par exemple en faisant face à des problèmes de mémoire et en s’acclimatant à de nouveaux seuils de stimulation sociale tolérable.

Discussion

À notre connaissance, cette étude est la première à examiner les symptômes d’anxiété et de dépression chez les patients atteints de méningiomes de bas grade (grade I ou II de l’OMS) en utilisant une méthode mixte.

Notre étude a recueilli des données quantitatives pour évaluer la prévalence de symptômes légers et cliniquement pertinents de dépression et d’anxiété et les a complétées par des données qualitatives riches provenant d’entretiens semi-structurés, permettant une analyse complète de la santé mentale des patients.

Nos résultats démontrent que les patients atteints de méningiomes de bas grade rencontrent beaucoup de difficultés similaires à celles des personnes atteintes de tumeurs de haut grade, en particulier à court terme ; ainsi, ils peuvent partager des besoins similaires et souffrir d’une morbidité psychologique et psychiatrique similaire.

Prévalence et intensité de l’anxiété et de la dépression

La prévalence de l’anxiété au sein de la cohorte était de 40 % (n = 12). Il est difficile de comparer la prévalence ponctuelle à la prévalence sur la vie entière ou annuelle, paramètres souvent cités dans la littérature ; cependant, nos résultats suggèrent une prévalence de la dépression et/ou de l’anxiété plus élevée que celle de la population canadienne générale, dont la prévalence de l’anxiété généralisée et/ou de la dépression majeure varie entre 9,4 % et 11,3 %. Si l’on décompose les résultats en anxiété et en dépression, nous avons observé une prévalence de 40 % (n = 12) pour l’anxiété et de 6,67 % (n = 2) pour la dépression.

Analyse de l’anxiété dans la cohorte de patients

Nous avons constaté que 50 % (n = 8) et 28,6 % (n = 4) des participants des sous-groupes WW et Chirurgie, respectivement, présentaient des scores d’anxiété HADS modérés/élevés (> 7). Ces valeurs sont bien supérieures à la prévalence annuelle et à vie de l’anxiété généralisée au Canada, qui, selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes sur la santé mentale (ESCC-SM, Statistics Canada Canadian Community Health Survey on Mental Health), sont respectivement de 2,6 % et 8,7 %.

Ce résultat confirme ce que d’autres ont montré : malgré leur nature bénigne, les méningiomes sont associés à une comorbidité psychiatrique importante, en particulier à des symptômes d’anxiété. La prévalence de l’anxiété dans notre cohorte est également comparable aux niveaux décrits dans les cohortes de patients atteints de tumeurs malignes. Cependant, les études qui ont comparé la différence de prévalence de l’anxiété dans le temps entre les patients atteints de tumeurs cérébrales malignes et bénignes ont montré que, parmi les patients atteints de méningiomes, les taux d’anxiété diminuent et se normalisent dans les 5 ans. Dans l’ensemble, nos résultats sont conformes à la littérature et décrivent des taux d’anxiété similaires à ceux dont souffrent les patients atteints de tumeurs cérébrales malignes au moment du diagnostic initial.

Il est intéressant de noter qu’il n’y avait pas de différence significative dans les scores moyens d’anxiété HADS entre les sous-groupes Chirurgie et WW.

Ce résultat pourrait suggérer trois points importants :

  • (1) chez les patients atteints de tumeurs à croissance lente, le traitement curatif peut ne pas être le facteur déterminant de l’amélioration du bien-être mental et émotionnel ;
  • (2) les avantages de la chirurgie curative sur l’anxiété peuvent être contrebalancés par les effets néfastes de la récupération postopératoire, de la guérison et des déficits résiduels ;
  • et (3) l’approche de l’attente vigilante peut être associée à un stress significatif et à une comorbidité psychiatrique au fil du temps, bien qu’elle ne soit mise en œuvre que pour les cas ayant un pronostic favorable.

Analyse de la dépression dans la cohorte de patients

La prévalence de la dépression dans les sous-groupes Chirurgie et WW était de 7,14 % (n = 1) et 6,25 % (n = 1), respectivement. Ces résultats indiquent un fardeau de la dépression potentiellement plus élevé chez les patients atteints de méningiomes de bas grade que dans la population canadienne générale, où la prévalence annuelle des épisodes dépressifs a été déterminée à environ 5 %. Nos résultats sont conformes aux données antérieures publiées par Goebel et Mehdorn, qui ont décrit une prévalence de la dépression de 8 % dans leur cohorte de patients atteints de méningiomes.

Bien qu’il y ait un consensus sur le fait que les taux de dépression sont plus élevés chez les patients atteints de tumeurs intracrâniennes que dans la population générale – allant jusqu’à 38% – les données comparant les différences entre les grades de tumeurs sont moins uniformes. Pringle et al ont trouvé que les patients atteints de méningiomes présentaient des scores de dépression plus élevés que les patients atteints de tumeurs de haut grade ; à l’inverse, plusieurs études ont montré le contraire. Ces incohérences peuvent refléter l’effet du temps sur la santé mentale des patients tout au long de leur traitement. Il peut y avoir un pic dans le taux de symptômes dépressifs chez les patients atteints de méningiomes autour du moment du diagnostic, en préopératoire et en périopératoire, comme l’ont rapporté Bommakanti et al et Simoca et al. Ce pic de symptômes a été suivi d’une amélioration des scores de dépression après l’opération. Cela contraste avec les résultats discutés par D’Angelo et al et Litofsky et al, qui ont démontré une augmentation de la prévalence de la dépression au fil du temps chez les patients atteints de tumeurs de haut grade.

Nos résultats sont en accord avec d’autres études démontrant des niveaux de dépression stables dans le temps chez les patients atteints de méningiome. De plus, notre analyse n’a pas révélé de différence significative dans la prévalence de la dépression ou les scores moyens de dépression en comparant les sous-groupes Chirurgie et WW. Nos résultats suggèrent que chez les patients atteints de méningiome, les symptômes de dépression ne sont pas seulement causés par la simple présence de la tumeur, et que les luttes pendant la convalescence et la gestion des symptômes persistants après la chirurgie peuvent masquer tout bénéfice de la guérison sur les taux de dépression.

Thèmes émergeant des entretiens avec les patients

Impacts positifs sur le bien-être des patients

Dans notre étude, les facteurs qui tendent à contribuer à une expérience positive pour le patient et à son bien-être mental sont la résilience personnelle et un soutien social fort. Cela n’est pas surprenant, car la résilience joue un rôle important dans le rétablissement du bien-être physique et émotionnel des patients atteints de cancer et est associée à l’adoption de stratégies d’adaptation qui améliorent la qualité de vie. Le soutien social est un facteur important de résilience, et il existe des preuves substantielles qu’il est essentiel au maintien de la santé physique et psychologique. Les participants interrogés ont exprimé une immense gratitude pour le soutien émotionnel de leurs amis et de leur famille. Néanmoins, ils ont indiqué qu’il y avait parfois un manque de compréhension ou d’empathie de la part de ces figures de soutien, ce qui suggère un rôle pour le soutien par les pairs. Les participants ont indiqué qu’il serait utile de parler à d’autres personnes ayant vécu des expériences analogues. Des études antérieures ont montré que le sentiment de camaraderie et de parenté qui se développe grâce à l’intervention du soutien par les pairs augmente l’espoir, diminue la solitude et encourage un changement positif de perspective et de valeurs.

Impacts négatifs sur le bien-être des patients

L’incertitude, le manque de soutien du système de santé et la gestion des difficultés pendant la convalescence ont eu un impact négatif sur le bien-être des patients. Il a été démontré que l’incertitude nuit à la qualité de vie liée à la santé des patients atteints de tumeurs cérébrales de haut grade ; notre étude confirme la conclusion selon laquelle l’incertitude est également un facteur important de stress et d’anxiété chez les patients atteints de tumeurs bénignes. Tous les patients ont également signalé une période d’adaptation aux déficits physiques et cognitifs. L’acceptation de la “nouvelle normalité” était associée à une meilleure santé mentale auto-évaluée. La reconnaissance du fait d’avoir surmonté un événement déterminant dans la vie, comme le diagnostic d’un méningiome, améliore de manière significative la perception de soi et diminue l’anxiété ; cependant, des déficits prolongés peuvent entraver cette perception de force et de résilience.

Impact du temps sur le bien-être

Le temps est un facteur primordial qui joue un rôle dynamique dans l’expérience des patients. Plus pertinemment, le temps qui s’est écoulé depuis le diagnostic a été un facteur important pour le bien-être des patients. Bien que les résultats quantitatifs n’aient pas révélé de différence significative dans les scores HADS en fonction du temps écoulé depuis le diagnostic, les personnes interrogées ont déclaré avoir vécu une période initiale de rétablissement qui était à la fois physiquement et émotionnellement difficile. Des rapports antérieurs ont montré que les mesures objectives de l’anxiété diminuent avec le temps chez les patients atteints de méningiome qui ont subi une résection, ce qui s’est reflété dans nos entretiens.

Implications pour la pratique clinique et la planification des systèmes de santé

Plusieurs suggestions pour améliorer la pratique clinique future et la planification des systèmes de santé peuvent être déduites des résultats de cette étude.

Tout d’abord, le soutien par les pairs devrait être proposé aux patients dès le début du diagnostic. Lier les individus à des programmes établis s’avérerait bénéfique au niveau du patient et pourrait être institué de manière pratique au niveau des systèmes, plutôt que d’établir des soutiens à petite échelle propres à chaque hôpital. Les participants ont indiqué que ce soutien serait le plus utile au début du diagnostic, mais qu’il serait probablement aussi utile pour promouvoir l’optimisme et surmonter les difficultés pendant le rétablissement.

En outre, les médecins devraient mettre l’accent sur les soins individualisés et l’adaptation ultérieure des ressources. La création et la diffusion de ressources dans un langage simple et adapté à la santé devraient également être un objectif. À l’avenir, des paramètres bien établis, déjà utilisés par de nombreux centres de traitement du cancer, tels que l’échelle d’anxiété et de dépression de l’hôpital, pourraient être intégrés aux plans de soins. Les services de réadaptation étant essentiels au rétablissement, l’accès à ces ressources, en particulier dans le cadre des consultations externes, devrait être garanti à tous les patients qui en ont besoin.

Enfin, malgré l’absence d’anxiété ou de dépression clinique prolongée, nous avons constaté que les patients connaissent souvent une période de difficulté émotionnelle pendant plusieurs mois après la résection, et les patients devraient être informés de cette possibilité.

Limites

Notre étude était une analyse rétrospective avec un petit échantillon, ce qui empêche la généralisation des résultats et peut influencer l’évaluation des mesures des résultats de l’étude. De plus, l’étude a été réalisée dans un seul centre avec des patients sous les soins d’un seul chirurgien. L’expérience des patients peut être différente dans d’autres centres et donc avoir un impact sur la précision de nos résultats. En outre, les scores HADS ont été recueillis à un seul moment du suivi des patients, plutôt qu’à plusieurs moments, ce qui exclut la possibilité d’étudier les changements de l’état de santé mentale au fil du temps. De plus, seul un sous-ensemble de patients atteints de tumeurs cérébrales a été analysé, sans comparaison avec des patients atteints de tumeurs de plus haut grade, ou avec des témoins sains. Recruter à la fois des groupes de tumeurs cérébrales de haut grade et des groupes témoins sains permettrait de mettre en évidence les conclusions spécifiques aux méningiomes. Enfin, des cohortes plus importantes sont essentielles pour déchiffrer l’impact des symptômes présents, tels que les maux de tête et les déficits visuels, sur la santé mentale.

Conclusion

Dans l’ensemble, cette étude a révélé qu’une proportion importante de patients atteints de méningiomes intracrâniens de bas grade présentent des symptômes évocateurs d’anxiété et/ou de dépression.

Le fait de subir une intervention chirurgicale ou de poursuivre une surveillance en série n’a pas eu d’impact sur la prévalence ou l’intensité de l’anxiété ou de la dépression dans notre cohorte de patients.

Les facteurs influençant le bien-être mental et la détresse mentale dans notre cohorte de patients comprenaient la résilience personnelle, l’élément d’incertitude, en particulier dans l’attente des évaluations de suivi, la difficulté à s’adapter aux symptômes ou déficits résiduels, et l’effet primordial du temps écoulé depuis le diagnostic ou après l’opération.

Les futures études portant sur des cohortes plus importantes devraient évaluer l’anxiété et la dépression de manière longitudinale à plusieurs moments, en utilisant plusieurs paramètres pour évaluer la gravité des symptômes.

Cela permettra de mieux caractériser le fardeau psychiatrique auquel cette population de patients est confrontée et de mieux comprendre la relation du temps sur leurs symptômes psychiatriques.

Disponibilité des données et du matériel

Les ensembles de données générés et/ou analysés au cours de la présente étude peuvent être mis à disposition par l’auteur correspondant sur demande raisonnable.

Remerciements

Sans objet.

Financement

GK a été soutenu par l’Ontario Medical Student Association/Associated Medical Services Compassionate Care Medical Student Education Research Grant, une allocation pour étudiant d’été. Le bailleur de fonds n’a joué aucun rôle dans la conception de l’étude, la collecte, l’analyse et l’interprétation des données, ni dans la préparation du manuscrit.

Informations sur l’auteur

Affiliations

Faculté de médecine, Université de Toronto, Toronto, ON, Canada

Graham Kasper

Faculté de médecine, Université Memorial de Terre-Neuve, St. John’s, NL, Canada

Shannon Hart

Institut des sciences médicales, Université de Toronto, Toronto, ON, Canada

Nardin Samuel et Sunit Das

Division de neurochirurgie, Hôpital St. Michael’s, Université de Toronto, Toronto, ON, Canada

Nardin Samuel et Sunit Das

Soins axés sur la personne, Santé Ontario (Action Cancer Ontario), Toronto, ON, Canada

Colleen Fox

Contributions

GK a contribué à la conceptualisation, à la méthodologie, à l’analyse formelle et à l’investigation, à la préparation de la version originale, à la révision et à l’édition, ainsi qu’à l’obtention du financement. SH a contribué à la préparation de la version originale, à la révision et à l’édition. NS a contribué à la révision et à l’édition. CF a contribué à la révision et à l’édition. SD a contribué à la conceptualisation, à la méthodologie, à la révision et à l’édition, ainsi qu’à la supervision de l’étude. Tous les auteurs ont lu et approuvé le manuscrit final.

Auteur correspondant

Correspondance avec Sunit Das.

Déclarations éthiques

Approbation éthique et consentement à la participation

L’étude a été approuvée par le comité d’éthique de la recherche de l’Unity Health Toronto (étude 18-120). Le consentement éclairé a été obtenu de tous les participants à l’étude avant l’acquisition des données. Pour les participants recrutés lors de rendez-vous à distance/téléphoniques, un consentement verbal a été obtenu, sinon un consentement écrit a été obtenu de tous les autres participants. Cette procédure a été approuvée par le comité d’éthique.

Consentement pour la publication

Le consentement éclairé de tous les participants à l’étude concernant la publication future a été obtenu avant l’acquisition des données.

Intérêts concurrents

Les auteurs déclarent qu’ils n’ont pas d’intérêts concurrents.

Informations complémentaires

Note de l’éditeur

Springer Nature reste neutre en ce qui concerne les revendications juridictionnelles dans les cartes publiées et les affiliations institutionnelles.

Informations complémentaires

Fichier supplémentaire 1

Guide d’entretien.

Droits et autorisations

Accès libre Cet article est soumis à une licence internationale Creative Commons Attribution 4.0, qui autorise l’utilisation, le partage, l’adaptation, la distribution et la reproduction sur n’importe quel support ou dans n’importe quel format, à condition de créditer de manière appropriée le ou les auteurs originaux et la source, de fournir un lien vers la licence Creative Commons et d’indiquer si des modifications ont été apportées. Les images ou tout autre matériel tiers figurant dans cet article sont inclus dans la licence Creative Commons de l’article, sauf indication contraire dans une ligne de crédit vers le matériel. Si le matériel n’est pas inclus dans la licence Creative Commons de l’article et que l’utilisation que vous souhaitez en faire n’est pas autorisée par la réglementation ou dépasse l’utilisation autorisée, vous devrez obtenir l’autorisation directement auprès du détenteur des droits d’auteur. Pour consulter une copie de cette licence, visitez le site http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/. La renonciation de la licence Creative Commons du domaine public (http://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/) s’applique aux données mises à disposition dans cet article, sauf indication contraire dans la ligne de crédit des données.

Références

Howlader N, Noone AM, Krapcho M, et al. (eds). SEER Cancer Statistics Review, 1975–2017, National Cancer Institute. Bethesda, MD, https://seer.cancer.gov/csr/1975_2017/, based on November 2019 SEER data submission, posted to the SEER web site, 2020.

Wiemels J, Wrensch M, Claus EB. Epidemiology and etiology of meningioma. J Neurooncol. 2010;99(3):307–14.

Smith T, Yuan Y, Walker E, Davis F. Brain Tumour Registry of Canada (BTRC): Survival Report 2010–2015. Brain Tumour Registry of Canada (BTRC) A Surveillance Research Collaborative. 2019. In.

Mendenhall WM, Friedman WA, Amdur RJ, Foote KD. Management of benign skull base meningiomas: a review. Skull Base. 2004;14(1):53.

Goldbrunner R, Minniti G, Preusser M, et al. EANO guidelines for the diagnosis and treatment of meningiomas. Lancet Oncol. 2016;17(9):e383–91.

Maurer R, Daggubati L, Ba DM, et al. Mental health disorders in patients with untreated meningiomas: an observational cohort study using the nationwide MarketScan database. Neuro-Oncology Practice. 2020.

D’Angelo C, Mirijello A, Leggio L, et al. State and trait anxiety and depression in patients with primary brain tumors before and after surgery: 1-year longitudinal study. J Neurosurg. 2008;108(2):281–6.

Piil K, Jakobsen J, Christensen KB, Juhler M, Jarden M. Health-related quality of life in patients with high-grade gliomas: a quantitative longitudinal study. J Neurooncol. 2015;124(2):185–95.

Mainio A, Hakko H, Niemelä A, Koivukangas J, Räsänen P. Depression and functional outcome in patients with brain tumors: a population-based 1-year follow-up study. 2005;103(5):841.

Huang J, Zeng C, Xiao J, et al. Association between depression and brain tumor: a systematic review and meta-analysis. Oncotarget. 2017;8(55):94932.

Pringle A, Taylor R, Whittle I. Anxiety and depression in patients with an intracranial neoplasm before and after tumour surgery. Br J Neurosurg. 1999;13(1):46–51.

Wellisch DK, Kaleita TA, Freeman D, Cloughesy T, Goldman J. Predicting major depression in brain tumor patients. Psycho‐Oncology: J Psychol Soc Behav Dimens Cancer. 2002;11(3):230–238.

Arnold SD, Forman LM, Brigidi BD, et al. Evaluation and characterization of generalized anxiety and depression in patients with primary brain tumors. Neuro Oncol. 2008;10(2):171–81.

Janda M, Steginga S, Dunn J, Langbecker D, Walker D, Eakin E. Unmet supportive care needs and interest in services among patients with a brain tumour and their carers. Patient Educ Couns. 2008;71(2):251–8.

Catt S, Chalmers A, Fallowfield L. Psychosocial and supportive-care needs in high-grade glioma. Lancet Oncol. 2008;9(9):884–91.

Anderson S, Taylor R, Whittle I. Mood disorders in patients after treatment for primary intracranial tumours. Br J Neurosurg. 1999;13(5):480–5.

Wong J, Mendelsohn D, Nyhof-Young J, Bernstein M. A qualitative assessment of the supportive care and resource needs of patients undergoing craniotomy for benign brain tumours. Support Care Cancer. 2011;19(11):1841–8. https://doi.org/10.1007/s00520-010-1027-2.

Canadian Medical Association. Improving the health of all Canadians: A vision for the future. The CMA’s platform on the 2017 federal/provincial/territorial health accord. Canadian Medical Association; ND, 15.]

Goebel S, Mehdorn HM. Development of anxiety and depression in patients with benign intracranial meningiomas: a prospective long-term study. Support Care Cancer. 2013;21(5):1365–72.

Palinkas LA. Qualitative and mixed methods in mental health services and implementation research. J Clin Child Adolesc Psychol. 2014;43(6):851–61.

Creswell, J. W., & Clark, V. L. P. (2017). Designing and conducting mixed methods research. Sage Publications.

Guest G, Bunce A, Johnson L. How many interviews are enough? An experiment with data saturation and variability. Field Methods. 2006;18(1):59–82.

Zigmond AS, Snaith RP. The hospital anxiety and depression scale. Acta Psychiatr Scand. 1983;67(6):361–70.

Carroll BT, Kathol RG, Noyes R Jr, Wald TG, Clamon GH. Screening for depression and anxiety in cancer patients using the Hospital Anxiety and Depression Scale. Gen Hosp Psychiatry. 1993;15(2):69–74.

Mitchell AJ, Meader N, Symonds P. Diagnostic validity of the Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS) in cancer and palliative settings: a meta-analysis. J Affect Disord. 2010;126(3):335–48.

Gregor A, Cull A, Traynor E, Stewart M, Lander F, Love S. Neuropsychometric evaluation of long-term survivors of adult brain tumours: relationship with tumour and treatment parameters. Radiother Oncol. 1996;41(1):55–9.

Pope C, Van Royen P, Baker R. Qualitative methods in research on healthcare quality. BMJ Qual Saf. 2002;11(2):148–52.

O’Donnell S, Vanderloo S, McRae L, Onysko J, Patten S, Pelletier L. Comparison of the estimated prevalence of mood and/or anxiety disorders in Canada between self-report and administrative data. Epidemiol Psychiatric Sci. 2016;25(4):360–9.

Pearson C, Janz T, Ali J. Mental and substance use disorders in Canada. In: Statistics Canada Ottawa; 2013.

Hendrix P, Hans E, Griessenauer CJ, Simgen A, Oertel J, Karbach J. Neurocognitive status in patients with newly-diagnosed brain tumors in good neurological condition: the impact of tumor type, volume, and location. Clin Neurol Neurosurg. 2017;156:55–62.

Bommakanti K, Gaddamanugu P, Alladi S, et al. Pre-operative and post-operative psychiatric manifestations in patients with supratentorial meningiomas. Clin Neurol Neurosurg. 2016;147:24–9.

Mainio A, Hakko H, Timonen M, Niemelä A, Koivukangas J, Räsänen P. Depression in relation to survival among neurosurgical patients with a primary brain tumor: a 5-year follow-up study. Neurosurgery. 2005;56(6):1234–42.

Litofsky NS, Farace E, Anderson F Jr, Meyers CA, Huang W, Laws ER Jr; Glioma Outcomes Project Investigators. Depression in patients with high-grade glioma: results of the Glioma Outcomes Project. Neurosurgery. 2004;54(2):358-66; discussion 366-7. https://doi.org/10.1227/01.neu.0000103450.94724.a2.

Patten SB, Wang JL, Williams JV, et al. Descriptive epidemiology of major depression in Canada. Can J Psychiatry. 2006;51(2):84–90.

Simoca I, Olărescu AA, Jipescu I, Lisievici M. Postoperative outcome of intracranial meningiomas; long-term prognosis. Rom J Neurol Psychiatry. 1994;32(4):237–51.

Williams T, Brechin D, Muncer S, Mukerji N, Evans S, Anderson N. Meningioma and mood: exploring the potential for meningioma to affect psychological distress before and after surgical removal. Br J Neurosurg. 2019;33(4):383–7.

Zweckberger K, Hallek E, Vogt L, Giese H, Schick U, Unterberg AW. Prospective analysis of neuropsychological deficits following resection of benign skull base meningiomas. J Neurosurg. 2017;127(6):1242–8.

Jakola AS, Gulati M, Gulati S, Solheim O. The influence of surgery on quality of life in patients with intracranial meningiomas: a prospective study. J Neurooncol. 2012;110(1):137–44.

Loprinzi CE, Prasad K, Schroeder DR, Sood A. Stress management and resilience training (SMART) program to decrease stress and enhance resilience among breast cancer survivors: a pilot randomized clinical trial. Clin Breast Cancer. 2011;11(6):364–8. https://doi.org/10.1016/j.clbc.2011.06.008.

Liang SY, Liu HC, Lu YY, Wu SF, Chien CH, Tsay SL. The influence of resilience on the coping strategies in patients with primary brain tumors. Asian Nurs Res (Korean Soc Nurs Sci). 2020;14(1):50–5. https://doi.org/10.1016/j.anr.2020.01.005.

Pan CJ, Liu HC, Liang SY, Liu CY, Wu WW, Cheng SF. Resilience and coping strategies influencing the quality of life in patients with brain tumor. Clin Nurs Res. 2019;28(1):107–24. https://doi.org/10.1177/1054773817714562.

Ozbay F, Johnson DC, Dimoulas E, Morgan CA, Charney D, Southwick S. Social support and resilience to stress: From neurobiology to clinical practice. Psychiatry. 2007;4(5):35–40.

Kanter C, D’Agostino NM, Daniels M, Stone A, Edelstein K. Together and apart: providing psychosocial support for patients and families living with brain tumors. Support Care Cancer. 2014;22(1):43–52. https://doi.org/10.1007/s00520-013-1933-1.

Mallya S, Daniels M, Kanter C, et al. A qualitative analysis of the benefits and barriers of support groups for patients with brain tumours and their caregivers. Support Care Cancer. 2020;28(6):2659–67. https://doi.org/10.1007/s00520-019-05069-5.

Ozier D, Cashman R. A mixed method study of a peer support intervention for newly diagnosed primary brain tumour patients. Can Oncol Nurs J. 2016;26(2):104–11. https://doi.org/10.5737/23688076262104111.

Chipidza FE, Wallwork RS, Stern TA. Impact of the doctor-patient relationship. Prim Care Companion CNS Disord. 2015;17(5):https://doi.org/10.4088/PCC.15f01840

Hickmann AK, Hechtner M, Nadji-Ohl M, et al. Evaluating patients for psychosocial distress and supportive care needs based on health-related quality of life in primary brain tumors: a prospective multicenter analysis of patients with gliomas in an outpatient setting. J Neurooncol. 2017;131(1):135–51. https://doi.org/10.1007/s11060-016-2280-0.

Kim C-W, Joo J-D, Kim Y-H, Han JH, Kim C-Y. Health-related quality of life in brain tumor patients treated with surgery: preliminary result of a single institution. Brain Tumor Res Treat. 2016;4(2):87. https://doi.org/10.14791/btrt.2016.4.2.87.

Wagner A, Shiban Y, Lange N, et al. The relevant psychological burden of having a benign brain tumor: a prospective study of patients undergoing surgical treatment of cranial meningiomas. J Neurosurg. 2019;131(6):1840–7. https://doi.org/10.3171/2018.8.JNS181343.