Bonjour à toutes et tous,
Voici l’histoire de ma maman opérée le 3 Décembre 2019 d’un méningiome côté gauche à l’âge de 65 ans.
Pour situer l’histoire, je vais remonter au début des faits. A l’été 2017, avec ma famille, nous avions remarqué que maman « perdait » un peu la tête. Elle ne se souvenait plus de ce qu’on venait de lui raconter, elle répétait toujours les mêmes choses mais comme ça n’allait pas fort dans son couple, nous avons mis ça sur le compte de la fatigue et d’une dépression naissante. Au vu de tous ses troubles (vertiges, perte de mémoire, perte de poids), je lui demande si elle en a parlé à son médecin traitant. Elle me répond que oui. Je lui fais confiance et nous continuons de croire que tout s’arrangera quand elle sera séparée de mon papa et qu’elle aura sa maison.
Les années passent. Jusqu’en septembre 2019 où un dimanche, elle est très fatiguée et elle reste couchée toute la journée. Mon papa ne lui propose pas de l’emmener à l’hôpital car de toute façon elle aurait refusé son aide. De ce fait, mon papa prévient mon frère, qui se déplace, et décide de contacter une amie à maman pour l’emmener chez le Docteur le lundi matin.
Ce matin là, le Docteur lui annonce la faire hospitaliser d’urgence pour faire un bilan vu les circonstances. Elle a en effet perdu beaucoup de poids sur la dernière année. Je pense qu’elle ne se rend pas bien compte de ce que lui dit le Docteur.
Nous sommes le 30 Septembre 2019 quand elle rentre à l’hôpital. Nous ne savons pas à cette date qu’elle n’en ressortira pas tout de suite. L’annonce du méningiome tombe le 4 Octobre 2019 après toute une série d’examens. Elle est envoyée en consultation au CHU d’Angers pour voir le Neurologue qui doit étudier la meilleure façon d’opérer. Effectivement le méningiome est très gros et mal placé (à côté d’une artère) et le chirurgien ne sait pas comment faire. Il y a concertation avec plusieurs spécialistes et ils décident d’essayer de faire diminuer cette « tumeur » en donnant de la cortisone. Chose qui fonctionnera.
Elle rentre sur Le Mans avec son traitement et de l’attente. Elle ne sait même pas ce qu’il lui arrive. Elle a perdu la notion du temps et de l’espace. Elle est très fatiguée. L’hôpital lui fait faire du kiné pour qu’elle reste en activité car elle a tendance à s’enfermer et à rester couchée toute la journée.
La date de l’opération nous est enfin annoncée. Ce sera le 3 Décembre 2019 mais les risques sont importants. De toute façon, nous n’avons pas le choix. Il faut lui faire retirer ce « truc ».
L’opération est plus longue que prévue mais se passe bien selon le chirurgien. Quand nous allons la voir près l’intervention, les mots sont confus. Une vache correspond à la fenêtre…… et elle ne nous reconnait pas.
Après 1 mois au CHU d’Angers, elle est admise dans un centre de rééducation car il faut tout réapprendre. Elle ne sait plus se déplacer autre que dans un fauteuil, elle parle très difficilement et elle ne reconnait pas grand monde.
Le centre de rééducation fait un super travail. Elle parle de nouveau et presque correctement mais elle ne peut pas marcher de nouveau. Le fait de se mettre debout lui fait mal.
Aujourd’hui, à 66 ans et après un an en centre de rééducation, elle est entrée en EPHAD car malheureusement, elle ne peut pas retourner chez elle. Sa nouvelle vie se passe plutôt bien. Je la trouve épanouie dans cet endroit qu’elle avait l’habitude de côtoyer (elle y avait travaillé et allait rendre visite à son papa très souvent avant son hospitalisation). Elle reparle presque normalement même si parfois ce qu’elle dit n’a aucun rapport. Elle nous reconnait nous sa famille « ancienne » mais je crois que toute la partie récente de la mémoire est endommagée. Elle reconnait ma fille de 9 ans mais pas ma fille de 3 ans. Elle a même du mal à se souvenir de mon mari. Elle reconnait néanmoins les visages bien connus.
Après il y a des jours avec et des jours sans où même là elle ne nous reconnait pas.
Maintenant, il faut attendre et espérer que la mémoire lui reviendra peu à peu. Elle a du kiné pour apprendre à se déplacer sans risques. Lors de ma dernière visite, j’ai été surprise de la voir se lever de son fauteuil sans avoir le visage qui se crispe.
En tout cas, elle a l’air heureuse dans cet établissement et ils la font participer à plein d’activité ( réalisation de crêpes, épluchage de pommes, cuisine en tout genre …).
Maintenant il va falloir de la patiente.
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